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Présidentielle en Croatie, le chef de l'Etat sortant donné favori
Présidentielle en Croatie, le chef de l'Etat sortant donné favori / Photo: DAMIR SENCAR - AFP

Présidentielle en Croatie, le chef de l'Etat sortant donné favori

Les Croates se rendent aux urnes dimanche pour élire leur président pour les cinq prochaines années, un scrutin qui semble être acquis au chef de l'Etat sortant Zoran Milanovic, un homme politique au verbe tranchant et farouche critique du gouvernement.

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Ancien Premier ministre social-démocrate (SDP), élu président en 2020, M. Milanovic devance dans les sondages les sept autres candidats, avec 37% des intentions de vote au premier tour.

Insuffisant donc pour l'emporter dès dimanche soir. Selon un sondage diffusé vendredi, il devrait affronter au second tour, le 12 janvier, Dragan Primorac (20% des intentions de vote), soutenu par les conservateurs au pouvoir (HDZ) du Premier ministre Andrej Plenkovic.

Le scrutin se déroule avec en toile de fond une inflation importante, une corruption généralisée et une pénurie de main-d'œuvre.

Depuis la proclamation d'indépendance en 1991, la Croatie a surtout été dirigée par l'Union démocratique croate (HDZ).

Le président est le chef des armées et le représentant sur la scène internationale de ce pays de 3,8 millions d'habitants, membre de l'Union européenne (UE) et de l'Otan. S'il a peu de pouvoirs, le président est vu par les Croates comme un vecteur de stabilité et garant de l'équilibre des pouvoirs.

Le président est "la dernière barrière pour empêcher que tous les leviers du pouvoir tombent entre les mains du HDZ", estime ainsi Nenad Horvat, un électeur de Zagreb interrogé par l'AFP.

- "Faux" et "ennuyeux" -

Durant la campagne, les deux principaux candidats ont échangé insultes et moqueries.

Pour M. Milanovic, Dragan Primorac, 59 ans, est "faux comme un billet de 13 euros et ennuyeux comme un match amical".

Pour M. Primorac, Zoran Milanovic, 58 ans, est "un président pour qui rien n'est sacré, ni la patrie, ni le travail" et qui "se lève à 11H30".

Ancien dirigeant du SDP, qui a soutenu sa nouvelle candidature, et Premier ministre de 2001 à 2015, M. Milanovic est un des hommes politiques les plus populaires dans le pays.

Il est passé de la promesse d'une Croatie "progressiste, moderne et ouverte", au début de son mandat actuel, à une rhétorique populiste et souvent offensante.

- "Pro-russe" -

M. Milanovic a dénoncé l'agression russe contre l'Ukraine, tout en critiquant l'aide militaire fournie pas les Occidentaux à Kiev.

Cette politique lui a valu d'être qualifié par le Premier ministre de "pro-russe" qui "détruit la crédibilité de la Croatie auprès de l'Otan et de l'UE".

La Croatie a tout de même fourni à l'Ukraine une aide, notamment militaire, à hauteur de 300 millions d'euros.

Le président affirme vouloir empêcher que la Croatie soit "entraînée dans la guerre" en Ukraine.

"Tant que je suis président, aucun soldat croate n'ira faire les guerres des autres", a-t-il déclaré.

Il accuse M. Plenkovic et son parti de corruption, qualifiant le Premier ministre de "menace sérieuse pour la démocratie croate".

Beaucoup voient cette élection comme un nouveau round entre le président sortant et le Premier ministre.

"Il s'agit toujours du conflit entre le Premier ministre et le président. Tout le reste n'est qu'accessoire", a dit à l'AFP l'analyste politique Zarko Puhovski.

De son côté, M. Primorac fait campagne en se présentant comme "unificateur", en évoquant les valeurs familiales et le patriotisme.

Cette élection montrera "si la Croatie se tourne vers l'Est ou l'Occident (...) vers les divisions ou l'unité", a-t-il déclaré.

Ce médecin, ancien ministre des Sciences et de l'Education (2003-2009), accuse M. Milanovic de "déshonorer la Croatie".

Les bureaux de vote ouvrent à 07H00 (06H00 GMT) et ferment douze heures plus tard.

Les sondages sorties de urnes seront publiés dès la fermeture des bureaux de vote, et les résultats officiels dans la soirée.

V.Barbieri--IM