Raids meurtriers israéliens à Gaza, un responsable du Hezbollah tué à Beyrouth
Israël a bombardé violemment dimanche la bande de Gaza faisant des dizaines de morts, et a tué un responsable du Hezbollah libanais dans un raid ciblé à Beyrouth selon une source de sécurité.
Le responsable média du Hezbollah, Mohammad Afif, qui a tenu des conférences de presse ces dernières semaines, a péri dans le raid alors qu'il se trouvait dans les bureaux du parti Baas syrien installés dans un bâtiment du quartier de Ras al-Nabaa, a précisé cette source.
L'armée israélienne, interrogée, n'a pas commenté ces informations dans l'immédiat. Israël a décimé ces derniers mois la direction du Hezbollah en tuant son ex-chef Hassan Nasrallah dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre ainsi que plusieurs dirigeants militaires et politiques.
Combattant sur deux fronts, Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas palestinien, des alliés de l'Iran, son ennemi juré. Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque menée par ce mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à faire cesser les tirs du Hezbollah.
Dans le territoire palestinien assiégé et ravagé de Gaza, au moins 46 personnes ont été tuées dans des raids israéliens, selon le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal.
- "Tout a tremblé" -
"Nous avons entendu la frappe israélienne et tout le secteur a tremblé. J'étais à la maison chez des proches et on a pensé tous que la mort était proche", a raconté à l'AFP Jaber Ghabayen, un parent d'une famille dans l'immeuble détruit.
Selon des images de l'AFP, l'immeuble a été transformé en tas de ruines. Des corps enroulés dans des couvertures ont été évacués sur un chariot tiré par un âne.
L'armée israélienne a lancé le 6 octobre une opération terrestre d'envergure dans le nord de Gaza pour, selon elle, empêcher les combattants du Hamas de s'y regrouper.
- "Enfants innocents" -
Vingt autres Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des bombardements à Rafah (sud), Nousseirat et à Al-Bureij (centre), a dit M. Bassal.
Jihad Eid, qui a perdu un neveu dans le raid contre une maison à Al-Bureij, évoque une situation "horrible". "C'étaient des enfants innocents qui étaient chez eux et qui n'ont rien à voir avec tout ce qui se passe."
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements aériens destructeurs suivis d'une offensive terrestre à Gaza qui ont fait 43.846 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas affaibli par les coups d'Israël.
- Roquettes sur Israël -
Après un an de violences transfrontalières, Israël a déplacé le principal front de guerre au Liban, en lançant le 23 septembre dernier une intense campagne de bombardements aériens contre le Hezbollah et le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays.
Israël veut éloigner le mouvement libanais des régions frontalières du sud du Liban et faire cesser ses tirs de roquettes qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord d'Israël.
Dimanche, l'armée israélienne a de nouveau bombardé la banlieue sud de Beyrouth située près de l'aéroport international, après avoir appelé les habitants à évacuer des secteurs proches selon elle "d'installations du Hezbollah". Des frappes y ont détruit un immeuble résidentiel près d'une église.
Le Hezbollah a de son côté tiré une vingtaine de projectiles vers la Galilée occidentale et la baie de Haïfa dans le nord d'Israël, a indiqué l'armée. Certains ont été interceptés.
Seule faction à conserver ses armes au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël, le Hezbollah, créé et financé par l'Iran, s'est imposé comme une force politique incontournable au Liban.
J.Romagnoli--IM