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Elections en Géorgie: l'opposition appelle à de nouvelles manifestations
Elections en Géorgie: l'opposition appelle à de nouvelles manifestations / Photo: Giorgi ARJEVANIDZE - AFP

Elections en Géorgie: l'opposition appelle à de nouvelles manifestations

L'opposition pro-européenne en Géorgie a appelé jeudi à de nouveaux rassemblements pour dénoncer les résultats contestés des élections législatives remportées par le parti au pouvoir et dont la victoire a été confirmée par la commission électorale.

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L'Ukraine a déclaré pour sa part soutenir "en toutes circonstances" Tbilissi vers une adhésion à l'UE et l'Otan. Le parti dirigeant, Rêve géorgien, est accusé de dérive autoritaire prorusse et d'éloigner la Géorgie de ces deux objectifs pourtant inscrits dans sa Constitution.

Lors d'une conférence de presse jeudi, plusieurs partis d'opposition géorgiens ont dit avoir "des preuves sérieuses de fraudes (électorales) à grande échelle".

Ils ont une fois encore demandé de nouvelles élections, une enquête internationale sur ces falsifications présumées et ont annoncé une manifestation lundi lors de laquelle ils révéleront un "plan d'action détaillé".

"C'est notre devoir commun d'aller dans la rue et de reprendre le contrôle de l'avenir de notre pays", a déclaré à la presse Elene Khochtaria, de la formation Coalition pour le Changement.

Plus tôt dans la journée, la commission électorale avait confirmé la victoire aux législatives du parti dirigeant après un recomptage partiel des voix.

 

Elle confirme ainsi la large avance de Rêve géorgien, aux affaires depuis 2012, face à une coalition d'opposition. Selon les résultats officiels quasi définitifs, le premier est crédité de 53,9% des voix, contre 37,7% pour la seconde.

- Enquêtes demandées par Washington et l'UE -

La coalition d'opposition accuse Rêve géorgien d'avoir "volé" le scrutin, de vouloir remettre en cause l'adhésion à l'Union européenne de cette ex-République soviétique caucasienne.

Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé, qui estime au contraire que les élections ont été "concurrentielles et propres", a promis que "l'intégration européenne" restait la "principale priorité" de Tbilissi.

Après avoir initialement annoncé la victoire de l'opposition pro-européenne sur la foi de sondages sortie des urnes, la présidente Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, a refusé de reconnaître celle de Rêve géorgien, et dénoncé un système "sophistiqué" de fraudes suivant "une méthodologie russe".

Drapeaux européens et géorgiens au vent, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi à Tbilissi pour dénoncer un scrutin, selon elles, truqué.

Convoquée par le parquet dans le cadre de l'enquête lancée sur cette "falsification présumée", Mme Zourabichvili a annoncé mercredi qu'elle n'avait "aucune intention" de s'y rendre.

Le ministère géorgien de l'Intérieur a lui annoncé l'arrestation de deux personnes, soupçonnés du bourrage d'une urne dans un bureau de vote. Le parquet a lui ouvert 47 dossiers judiciaires pour des faits présumés de violation de la loi électorale.

La formation d'opposition Géorgie forte voit dans ces enquêtes de l'esbroufe, et a raillé un "bureau du procureur contrôlé par la Russie".

Le Kremlin a rejeté les accusations d'ingérence dans le processus électoral géorgien. Washington et Bruxelles, qui se sont inquiétées d'"irrégularités", ont demandé des enquêtes.

Dans son rapport annuel sur l'élargissement publié mercredi, la commission européenne a prévenu qu'elle ne serait "pas en mesure de recommander l'ouverture de négociations d'adhésion" sauf à ce que la Géorgie "ne change de cap".

- "Répression brutale" -

Après la promulgation au printemps d'une loi "sur l'influence étrangère" inspirée d'une législation russe dont le Kremlin se sert pour museler la société civile et l'opposition, Bruxelles avait gelé le processus d'adhésion en guise de protestation.

Les États-Unis ont pris des sanctions contre des responsables géorgiens pour leur "répression brutale" des manifestations de protestations qui avaient suivi.

Une loi qui restreint les droits des personnes LGBT est un autre motif de discorde avec l'UE.

Certains dirigeants de Rêve géorgien, dont son chef, le puissant et richissime Bidzina Ivanichvili, ont multiplié les déclarations hostiles envers l'Occident.

Au cours de la campagne, son parti s'est présenté comme le seul capable d'éviter à la Géorgie le même sort que l'Ukraine, sur fond de rivalités russo-occidentales.

Ce pays de quatre millions d'habitants, riverain de la mer Noire, reste profondément marqué par une brève guerre en 2008 avec l'armée russe.

Au terme de ce conflit, la Russie, puissance historique dans la région, a installé des bases militaires dans deux régions séparatistes géorgiennes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, dont elle a reconnu l'indépendance unilatéralement proclamée.

J.Romagnoli--IM