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A J-15, Harris courtise les conservateurs modérés face à la virulence de Trump
A J-15, Harris courtise les conservateurs modérés face à la virulence de Trump / Photo: DUSTIN FRANZ, Elijah Nouvelage - AFP/Archives

A J-15, Harris courtise les conservateurs modérés face à la virulence de Trump

A quinze jours de la présidentielle américaine, dans une campagne au ton chaque jour plus virulent, Kamala Harris redouble d'effort lundi pour séduire les conservateurs modérés au moment où la dynamique semble légèrement tourner en faveur de son rival républicain.

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La vice-présidente effectue une tournée éclair dans trois Etats clés de l'est du pays -Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin- en compagnie de l'ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney, farouche adversaire de Donald Trump.

De son côté, l'ancien président est en Caroline du Nord (sud-est), un autre Etat clé de l'élection, durement touché par un ouragan fin septembre et où ses soutiens diffusent des informations mensongères sur les aides gouvernementales.

La cible du jour pour Kamala Harris: des banlieues résidentielles de Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin, et plus particulièrement celles où l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, avait réussi à prendre des voix à l'ancien président pendant la primaire républicaine.

A Malvern (Pennsylvanie), parlant de sa volonté de "tourner la page", elle a estimé que la domination de M. Trump sur la politique américaine depuis son élection surprise en 2016 avait conduit les Américains à "se braquer les uns contre les autres" et avait "épuisé" le pays.

Et elle a mis en garde les électeurs: "A bien des égards, c'est un homme peu sérieux. Mais (s'il est élu), les conséquences seront, elles, extrêmement sérieuses".

Un argumentaire appuyé par Liz Cheney qui a expliqué que son soutien à la vice-présidente n'avait pas été un "choix difficile à faire" en tant que responsable politique mais aussi "comme mère". "Je sais à quelle vitesse les démocraties peuvent s'effondrer", a-t-elle dit.

"Mon adversaire s'est fait un point d'honneur d'admirer les dictateurs et les autocrates du monde entier", a poursuivi Kamala Harris. "Si Donald Trump était président, Vladimir Poutine serait assis à Kiev".

- Un milliard de dollars -

Les démocrates jettent toutes leurs forces dans la bataille pour soutenir leur candidate en lice depuis seulement trois mois face à Donald Trump qui est en campagne depuis deux années. Selon des chiffres officiels publiés lundi, l'équipe de campagne de Kamala Harris a dépensé 270 millions de dollars en septembre contre seulement 78 millions pour le camp Trump.

Et la vice-présidente, 60 ans depuis dimanche, a collecté plus d'un milliard de dollars depuis son entrée en campagne en juillet, après le retrait du président Joe Biden, d'après le New York Times, du jamais vu pour un trimestre de campagne.

Mais cet avantage financier peine à se traduire en capital électoral. Si l'on en croit les sondages, les deux candidats restent au coude-à-coude mais certaines enquêtes récentes semblent montrer un léger avantage, bien que toujours dans la marge d'erreur, en faveur de Donald Trump.

- Rhétorique xénophobe -

Le candidat républicain, 78 ans, a affirmé lundi que la démocrate n'était pas "qualifiée pour se présenter", estimant même qu'elle était "une menace pour la démocratie". "Il est difficile de croire qu'il y a des électeurs indécis", a-t-il ajouté.

Depuis Greenville, en Caroline du Nord, il a de nouveau mis l'accent sur la question de l'immigration, "problème numéro 1", "même devant l'économie" selon lui.

Laissant libre cours à sa rhétorique xénophobe, il a promis qu'avec sa victoire "l'invasion de migrants prendra fin et la restauration du pays commencera".

"Je sauverai toutes les villes américaines qui ont été envahies et conquises, et nous mettrons ces criminels vicieux et assoiffés de sang en prison ou nous les expulserons de notre pays", a-t-il déclaré.

- Violence verbale -

Plus tôt, s'exprimant depuis Swannanoa, une petite bourgade ravagée par l'ouragan Hélène, Donald Trump a répété ses accusations -mensongères- selon lesquelles l'agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles aurait dépensé ses crédits "pour les migrants illégaux".

Sur place, "tout ressemble encore à une zone de guerre, je n'ai pas de meilleur mot pour décrire" la situation, confiait vendredi à l'AFP Shelley Hughes, une résidente locale qui soutient le républicain.

Deuxième ouragan le plus meurtrier à avoir frappé les Etats-Unis continentaux en plus d'un demi-siècle, Hélène a fait au moins 240 morts dans le sud-est du pays, dont au moins 124 en Caroline du Nord.

Ces derniers jours, le candidat républicain est aussi monté d'un cran également dans la vis-à-vis de sa rivale. "Vous devez dire à Kamala Harris que vous en avez assez. (...) Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée. Dégage d'ici", a-t-il lancé samedi à ses partisans.

La vice-présidente a également durci le ton contre Donald Trump, dont le comportement "avilit" selon elle la fonction présidentielle.

P.Conti--IM