Poutine dénonce les pressions sur Gazprom en Europe et menace de représailles
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé mardi la "pression" exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes était "une arme à double tranchant".
"La situation dans le domaine énergétique s'aggrave à cause de mesures grossières, qui ne sont pas liées au marché, notamment la pression administrative sur notre société Gazprom dans plusieurs pays européens", a-t-il dit à la télévision, lors d'une réunion consacrée au secteur agricole.
"Nous entendons déjà des déclarations de personnalités officielles à propos d'une nationalisation de certains de nos actifs. On peut aller loin comme ça. Que personne n'oublie qu'il s'agit d'une arme à double tranchant", a ajouté M. Poutine.
Cette décision est intervenue après que le groupe russe a annoncé vendredi son "retrait" de cette filiale, sans immédiatement indiquer de repreneur, créant un flou sur l'avenir de l'entreprise.
Les filiales de Gazprom sont les opérateurs d'importantes infrastructures de stockage de gaz et de carburants en Allemagne. Gazprom Germania détient à son tour plusieurs filiales au Royaume-Uni, en Suisse et en République Tchèque.
La Russie et les pays européens sont étroitement liés par leur interdépendance énergétique: Moscou a besoin de sa manne gazière, quand l'UE est très dépendante des hydrocarbures russes.
Cette relation est sous pression croissante depuis l'offensive russe en Ukraine et les sanctions qui ont frappé l'économie de la Russie.
L'UE dit chercher à réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou, mais en attendant hésite à frapper le secteur énergétique russe avec des sanctions.
Moscou a de son côté dit imposer aux clients européens de payer leurs factures de gaz en roubles, même si dans la pratique la facturation est toujours en euros ou en dollars.
Le Kremlin n'a cessé aussi de souligner que la Russie était un exportateur fiable d'hydrocarbures, et que les approvisionnements n'ont pas été affectés ni par le conflit en Ukraine ni par les sanctions.
E.Mancini--IM