P&O: Londres veut un salaire minimum dans le transport maritime européen
Le gouvernement britannique travaille avec ses partenaires européens dont la France à un salaire minimum pour les travailleurs sur les liaisons de transport maritime européennes, après le récent licenciement sec de 800 salariés par la compagnie de ferrys P&O.
"J'ai déjà contacté mes homologues en France, Danemark, Pays-Bas, Irlande et Allemagne pour aborder la question d'un salaire minimum pour les travailleurs maritimes sur les routes directes entre nos pays", a annoncé mercredi le ministre des Transports Grant Shapps au Parlement, ajoutant avoir déjà reçu "une réponse très positive" côté français.
"La majeure partie du droit maritime est régie par des règles, des obligations et des traités internationaux, ce qui signifie que nous ne pouvons pas espérer régler seuls ces problèmes", a fait valoir M. Shapps, précisant son intention d'instaurer des "corridors de salaire minimum" sur les liaisons intra-européennes maritimes.
Le licenciement du jour au lendemain, le 17 mars, de 800 marins par P&O, qui les remplace par des travailleurs externalisés payés en moyenne 5,5 livres (6,5 euros) par heure, largement sous le salaire minimum britannique, n'en finit pas de faire des vagues au Royaume-Uni.
Le ministre des Transports a dévoilé mercredi devant le Parlement britannique une série de mesures destinées à garantir les conditions de travail et de sécurité sur les ferries circulant au départ ou à l'arrivée du Royaume-Uni ou à l'intérieur du pays.
Il compte notamment donner aux ports britanniques le pouvoir de refuser l'accès aux compagnies de ferries qui ne paieraient pas leurs employés au salaire minimum.
Les contrôles seront renforcés, tant au niveau des conditions de travail que de la sécurité sur les navires, a prévenu le ministre, alors que les autorités maritimes ont immobilisé deux navires de P&O ces derniers jours, l'un à Douvres et l'autre à Larne en Irlande du nord, en raison de lacunes dans la documentation, les équipements d'urgence et la formation des équipages.
Par ailleurs, les entreprises n'ayant pas fait d'efforts de négociations raisonnables avant de licencier leurs employés pourront se voir infliger un majoration de 25% des indemnités de licenciement, a encore annoncé M. Shapps.
C'est "bien trop peu, bien trop tard", a immédiatement taclé le secrétaire général du syndicat sectoriel RMT Mick Lynch dans un communiqué, appelant le gouvernement à "des réformes plus rapides et plus radicales pour sauver les marins britanniques".
"Le Premier ministre a déclaré à plusieurs reprises devant le Parlement que le gouvernement agirait en justice pour sauver les emplois" des marins de P&O, "mais il n'a pas tenu parole", a-t-il déploré.
H.Gallo--IM