A Miami Beach, un couvre-feu face aux violences du "Spring Break"
La ville américaine de Miami Beach, prisée des fêtards venus profiter des vacances universitaires du printemps, se prépare jeudi à imposer un couvre-feu après une vague de violences liées au "Spring break".
La mesure a été votée mardi soir, après deux fusillades ayant fait cinq blessés les jours précédents dans cette ville du sud-est des Etats-Unis.
L'an dernier, la police avait aussi imposé un couvre-feu et interpellé plus d'un millier de fêtards pour troubles à l'ordre public.
Chaque année au printemps, une foule de jeunes vacanciers, notamment des étudiants, investit le front de mer de Miami Beach pour des fêtes alcoolisées qui durent jusqu'au bout de la nuit et peuvent rapidement dégénérer.
Le "Spring Break" à Miami fait partie de l'imaginaire collectif de générations d'étudiants, mais, ces dernières années, les habitants semblent de plus en plus dérangés par la situation, en dépit de l'indéniable apport à l'économie locale.
Le couvre-feu, qui concerne la partie la plus fréquentée de la ville, dont la mythique Ocean Drive, durera de minuit à 6H, de jeudi à lundi.
Raul, barman de 49 ans n'ayant pas souhaité donner son nom de famille, soutient la mesure, même si ce n'est "pas bon pour le commerce".
"Quelque chose doit être fait pour garantir la sécurité publique", dit-il à l'AFP.
Sur Ocean Drive, rue célèbre pour ses bâtiments art déco, Ebony McFarland, touriste de 27 ans, ne se réjouit pas à l'idée de passer un deuxième "Spring break" sous couvre-feu, mais n'est pas étonnée.
"Cela devient hors de contrôle. Il y a de jeunes gens qui viennent ici et ne savent pas se comporter", explique la résidente d'Atlanta, à plus de 1.000 km au nord.
Mercredi, la mairie a annoncé interdire les ventes d'alcool dans les magasins spécialisés et les supermarchés - mais pas dans les restaurants et bars - dans certaines parties de la ville entre 18H00 et le lendemain, à la réouverture.
Stephen Hunter Johnson, membre d'un conseil consultatif local sur les questions liées aux Afro-Américains, critique une telle décision, estimant que le couvre-feu vise Miami Beach car la ville attire beaucoup de vacanciers noirs.
"La seule urgence, c'est que des Noirs sont sur la plage", a-t-il déclaré au Miami Herald.
P.Rossi--IM