Carburants: Le Pen accuse les "profiteurs de guerre" et demande une enquête
Marine Le Pen a dénoncé samedi les pétroliers "profiteurs de guerre" qui font des bénéfices "suspects" à ses yeux sur les prix des carburants en hausse du fait de l'invasion russe en Ukraine, et demandé une enquête à la direction de la concurrence.
"Il y a aussi un peu des profiteurs de guerre. Les pétroliers en profitent un peu pour se faire des marges, ça ne va pas être possible", a affirmé la candidate du Rassemblement national sur le marché de Dunkerque (Nord), où elle a multiplié les selfies et a été interpellée sur les prix à la pompe qui flambent en raison des sanctions prises contre la Russie.
"Quand je vois le gazole augmenter de 70 centimes en l'espace de quelques jours alors même qu'on sait que les prix sont répercutés en général sur un mois, je me dis qu'il y a des comportements suspects", a développé la candidate.
"Je demande donc que le gouvernement mette en œuvre une enquête de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, NDLR) pour vérifier dans quelles conditions on voit s'envoler les prix du carburants à la pompe", a-t-elle ajouté.
Emmanuel Macron, "il faut qu'il paie tout ça, parce qu'il donne aux riches pour rien nous donner à nous", lui a lancé Geordy, un sympathisant. "La priorité, c'est le pouvoir d'achat des Français", lui a assuré la candidate d'extrême droite qui avait fait de l'inflation le thème de son déplacement dans le Nord vendredi et samedi.
Marine Le Pen propose depuis l'automne une baisse de la TVA sur le gaz, l'électricité et les carburants. Face à la nouvelle flambée des prix, elle a demandé une annulation des hausses de la taxe TICPE décidées entre 2015 et 2018, qu'elle entend compenser en "taxant" les pétroliers. Vendredi à Bouchain (Nord), elle a aussi suggéré de supprimer la TVA sur les prix d'une centaine de produits de première nécessité.
Plus tôt dans la matinée, la candidate avait organisé un échange en off (sans micros ni caméras) avec la presse duquel a été exclu un journaliste de Libération.
"Derrière le ripolinage de façade au RN, encore et toujours les vieilles méthodes de l'extrême droite à l'égard de la presse. Quand le naturel revient au galop", a protesté sur Twitter le rédacteur en chef adjoint du service France de Libération, Jonathan Bouchet-Petersen.
P.Russo--IM