La Russie "limite" l'accès à Facebook, accusé de censurer les médias russes
Le gendarme des communications russe a dit vendredi "limiter l'accès" et "ralentir" le fonctionnement de Facebook, accusant le réseau social américain de censurer des médias russes et de violer les droits humains et des citoyens russes.
"En conformité avec la décision du Procureur général à l'égard du réseau social Facebook, à compter du 25 février, Roskomnadzor adopte des mesures pour limiter son accès", a indiqué l'agence Roskomnadzor, sans préciser la nature des limitations.
Quelques heures plus tard, le gendarme russe a annoncé "restreindre partiellement l'accès sous forme de ralentissement du trafic" de Facebook en Russie, comme il le fait avec Twitter depuis l'année dernière.
Le régulateur russe reproche au géant américain d'avoir restreint les comptes officiels sur sa plateforme de la chaîne russe Zvezda, liée au ministère de la Défense, de l'agence de presse publique Ria Novosti et des médias russes en ligne Lenta.ru et Gazeta.ru.
"Roskomnadzor a demandé à l'administration de Meta (maison mère de Facebook, ndlr) de lever les restrictions imposées par Facebook aux médias russes et d'expliquer la raison de leur imposition. Les demandes ont été ignorées par les propriétaires du réseau social", a-t-il poursuivi.
Roskomnadzor a par ailleurs assuré avoir observé 23 "cas de censure" contre les médias et ressources internet russes par Facebook depuis octobre 2020.
"Le Parquet, en consultation avec le ministère des Affaires étrangères, a décidé de reconnaître Facebook comme un réseau social impliqué dans la violation des droits humains et libertés fondamentales ainsi que des droits et libertés des citoyens russes".
Cette décision intervient alors que la Russie a provoqué une crise géopolitique majeure en envahissant l'Ukraine jeudi matin.
Elle s'inscrit aussi dans une série de mesures prises contre les grands réseaux sociaux par les autorités russes ces dernières années, souvent sous prétexte de protéger les mineurs et de combattre l'extrémisme.
Des plateformes comme Facebook, YouTube, TikTok ou encore Twitter ont été condamnées à de multiples amendes. Les autorités avaient aussi ordonné de ralentir le fonctionnement de Twitter.
N.Tornincasa--IM