Il Messaggiere - A Kiev, les premiers soldats russes laissent des cadavres et du sang sur leur passage

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A Kiev, les premiers soldats russes laissent des cadavres et du sang sur leur passage
A Kiev, les premiers soldats russes laissent des cadavres et du sang sur leur passage

A Kiev, les premiers soldats russes laissent des cadavres et du sang sur leur passage

Dans un quartier résidentiel du nord de Kiev, le corps d'un civil git sur le trottoir: c'est l'un des premiers civils tué dans des affrontements avec les forces russes dans la capitale ukrainienne, où de premières unités sont entrées au petit matin.

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Une cinquantaine de mètres plus loin, des ambulanciers se pressent pour porter secours à un autre homme, coincé dans sa voiture mise en pièce par un véhicule blindé.

Ce sont quelques traces laissées par des unités avancées de l'armée russe dans Kiev, ville de quelque trois millions d'habitants où ont éclaté vendredi les premiers combats, 24 heures après le début d'une offensive massive contre l'Ukraine.

Une partie de la matinée, échanges de tirs et explosions ont secoué le quartier résidentiel d'Oblon. Les explosions les plus fortes ont retenti jusqu'au centre-ville, à sept kilomètres de là.

Dans une grande confusion, les habitants, calfeutrés chez eux, s'aventurent dans les rues désertées pour constater les dégâts et secourir les blessés.

Certains ont indiqué à l'AFP avoir vu deux corps ressemblant à des soldats russes tués. L'armée ukrainienne a néanmoins interdit à l'AFP de les approcher.

"Deux véhicules de combat d'infanterie avec des marques d'identification cachées roulaient sur la route. Je n'ai pas vu l'insigne de l'unité", a expliqué à l'AFP Evguen Nalutay, 39 ans.

"L'un s'est caché juste dans ce passage souterrain et l'autre a continué tout droit, avant de s'engager dans la cour d'une maison et je l'ai perdu de vue, les gens fuyaient", a-t-il ajouté.

Un autre résident du quartier, Viktor Berbach, 58 ans, qui a également assisté à la scène, assure que deux véhicules blindés ont écrasé la voiture délibérément. "Ca n'était pas un accident, c'était pour le plaisir", dit-il .

Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé sur sa page Facebook qu'il s'agissait d'un commando de soldats russes en reconnaissance en mission de "sabotage".

Plus tôt dans la matinée, les forces ukrainiennes ont confirmé l'arrivée de blindés russes dans deux localités, Dymer et Ivankiv, respectivement à 45 et 80 km au nord-ouest de Kiev.

L'armée ukrainienne a assuré les avoir repoussés. Mais les forces russes arrivent aussi depuis le nord-est, et quelques heures plus tard, certains véhicules blindés russes étaient bien en action dans la capitale.

"Nous demandons aux citoyens de nous informer des mouvements ennemis, faites des cocktails molotov, neutralisez l'occupant!", a lancé dans un message le ministère ukrainien de la Défense aux habitants de la ville.

Mais l'étau de l'armée russe se resserre dangereusement sur la capitale ukrainienne, où de grandes avenues et des immeubles d'habitation densément peuplés laissent présager de combats sanglants si les forces russes décident de donner l'assaut.

Dans le quartier de Pozniaky, alignement de tours héritées de l'époque soviétique au sud-est de Kiev, un immeuble de 10 étages a perdu toutes ses fenêtres après une explosion en pleine nuit.

"Ca a pris feu", raconte Sergiy Rozheskiy, qui pense qu'il s'agissait d'un missile ou d'une interception de missile.

"Nos gars disent que c'est un avion, mais si ca avait été un avion, on en aurait retrouvé des bouts", conclut-il.

S.Carlevaro--IM