Une ONG présente le Congo comme "un désert médical"
Une organisation congolaise de défense des droits de l'homme a publié mercredi les résultats d'une enquête qui décrit le Congo comme "un désert médical" où l'offre de santé est jugée "médiocre" à cause de la pauvreté des infrastructures.
Le constat du Centre d’actions pour le développement (CAD) se base sur un travail mené pendant près d’une année dans les structures sanitaires du pays.
"Le Congo est un désert médical de 342.000 km2 (superficie du pays, ndlr). L’offre de santé est médiocre si bien que nos autorités partent se faire soigner à l’étranger. Elles sont conscientes que nos hôpitaux sont pauvres", a déclaré Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD.
"Nos autorités n’améliorent pas la situation sanitaire. Au Congo, il ne faut pas être malade lorsqu’on n’a pas d’argent, sinon vous mourez", s’est-il indigné.
L’offre de santé est périlleuse aussi bien en ville, en zone périurbaine qu’en campagne, selon l’ONG qui dénonce "une violation des droits à la santé".
"Au Centre de santé intégré de Goma Tsé-Tsé (district situé à 20 kilomètres au sud de Brazzaville), les malades sont soignés sur les nattes ou les pagnes. Ce centre manque d’ambulance", illustre encore M. Nzila.
Les autorités congolaises n’ont pas encore réagi au rapport de l’ONG, mis en ligne dès sa publication.
Elles ont inauguré en décembre 2021 et en janvier dernier deux hôpitaux généraux respectivement à Brazzaville et Pointe-Noire (sud), d’une capacité de 200 lits chacun.
En septembre 2021, la coalition congolaise "Publiez ce que vous payez" avait dénoncé une mauvaise utilisation des fonds d’investissements prévus en 2019 par le gouvernement congolais dans le domaine de la santé.
Dans un rapport intitulé "à quoi a servi le budget des investissements publics du ministère de la Santé en 2019", cette ONG affirmait avoir mené des enquêtes de terrain sur 35 projets (sur 77 au total) portant essentiellement sur la construction d'infrastructures de santé.
Ces projets ont été budgétisés à hauteur de 9,6 milliards de FCFA (plus de 14,6 millions d’euros), mais aucun projet n’était complètement achevé, selon l’ONG.
P.Russo--IM