Pouvoir d'achat: cinq propositions des candidats passées au crible
Avec les prix de l'essence et de l'énergie qui battent des records, le pouvoir d'achat entre en force dans la campagne électorale et suscite une multitude de propositions de la part des prétendants déclarés à l'Elysée. En voici cinq passées au cible:
Bloquer des prix (Jean-Luc Mélenchon)
S'il est élu président en avril, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon promet de bloquer immédiatement les prix des produits de première nécessité, dont ceux du gaz, de l’électricité et de cinq fruits et légumes de saison.
Il juge très insuffisantes les mesures prises par Emmanuel Macron au cours du quinquennat, comme la suppression progressive de la taxe d'habitation, la baisse de charges ou le récent chèque énergie. "Il faut que vous preniez la mesure de l'instant: 8 millions de personnes relèvent de l'aide alimentaire - on n'a jamais vu ça en France - et 12 millions vivent au froid en plein hiver", s'est-il exclamé récemment à l'Assemblée nationale.
Augmenter le Smic (gauche)
L'augmentation du Smic revient dans l'ensemble des programmes des candidats de gauche. La socialiste Anne Hidalgo s'est engagée à l'augmenter de 15% (soit environ 200 euros net par mois qui s'ajouteraient au 1.269 euros nets actuels) afin de "rendre justice aux premiers de corvée".
Dans son programme présenté jeudi dernier, elle promet d'agir pour le pouvoir d’achat "afin que chacun puisse vivre dignement de son travail".
L'augmentation du Smic promposée varie selon les candidats.
Jean-Luc Mélenchon promet de le faire passer à 1.400 euros nets, comme Christiane Taubira, la dernière venue dans la liste des candidats de gauche à la présidentielle. L'écologiste Yannick Jadot prévoit, quant à lui, de porter le Smic à 1.500 euros d'ici la fin de son quinquennat. Quant au communiste Fabien Roussel, il promet un salaire minimum de 1.800 euros brut.
Augmenter les salaires en baissant les charges (Pécresse)
A droite, Valérie Pécresse a aussi fait de l'augmentation des salaires l'un des thèmes principaux de sa campagne, mais elle se différencie de la gauche en prônant une baisse des cotisations sociales. Selon ses prévisions, cette réduction permettrait d'augmenter de 10% les salaires "jusqu'à 2,2 Smic", soit "3.000 euros net" dans le privé.
Elle est aussi favorable à "une stratégie métier par métier" qui pourrait inclure de "racheter les RTT" et pour une "revalorisation du salaire des enseignants".
Baisse de la CSG... (Zemmour)
La principale proposition du candidat d'extrême droite Eric Zemmour consiste à réduire les cotisations pour rendre un 13e mois aux Français (100 euros de plus par mois).
Cette mesure passerait par la baisse de la CSG pour une partie des salariés jusqu'à 2.000 euros. Le ministre des Finances Bruno Le Maire a jugé que sa proposition allait "se heurter à un problème de droit majeur" car "la CSG est un impôt" et "tout le monde doit être égal devant l'impôt".
... ou de la TVA... (Le Pen)
Face à la hausse des prix des carburants et de l'énergie, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen propose une mesure fiscale: abaisser drastiquement la TVA. Elle passerait à 5,5% pour les carburants et l'énergie, contre 20% actuellement pour l'essence, le fioul, le gaz et l'électricité.
Cette mesure aurait un impact conséquent sur les finances de l'Etat, son coût étant estimé par le Rassemblement national lui-même à 12 milliards d'euros par an.
Et aussi: du renouvelable ou des nationalisations
Le candidat des Verts Yannick Jadot défend l'idée que "l'écologie est l'amie du pouvoir d'achat" grâce à des investissements dans des énergies renouvelables dont les coûts qui, selon lui, "ne font que baisser".
Comme lui, le communiste Fabien Roussel souhaite renationaliser EDF et instaurer "zéro taxation" sur les droits de succession "en dessous de 118.000 euros".
H.Giordano--IM