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Espagne: les inondations ont fait 213 morts, le roi attendu sur place
Espagne: les inondations ont fait 213 morts, le roi attendu sur place / Photo: Manaure QUINTERO - AFP

Espagne: les inondations ont fait 213 morts, le roi attendu sur place

Le roi Felipe et le Premier ministre Pedro Sanchez se rendent dimanche dans le sud-est de l'Espagne où des inondations d'une violence inouïe ont fait au moins 213 morts, la pire catastrophe naturelle de l'histoire récente du pays selon le gouvernement.

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Samedi, M. Sanchez a annoncé l'envoi de 5.000 soldats supplémentaires pour venir en aide aux sinistrés et participer aux recherches des disparus, portant leur effectif total à 7.500, soit le "plus gros déploiement de forces armées jamais effectué en Espagne en temps de paix", selon lui.

A ces militaires vont s'ajouter 5.000 policiers et gardes civils chargés d'épauler leurs 5.000 collègues déjà sur le terrain, d'après M. Sanchez, des renforts attendus avec impatience dans certaines localités confrontées à une situation chaotique.

Selon le dernier bilan des services de secours diffusé samedi soir, 213 personnes ont péri à cause des pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit de mardi à mercredi dans le sud-est du pays.

D'après l'agence météorologique espagnole (Aemet), il est tombé dans certaines localités l'équivalent "d'une année de précipitations" en quelques heures.

Avec 210 morts, la région de Valence a été la plus durement frappée. Deux personnes ont par ailleurs péri dans la région voisine de Castille-la-Manche et une en Andalousie.

- Fouille des carcasses de voitures -

Il s'agit de "la plus grande catastrophe naturelle de l'histoire récente de notre pays", a affirmé M. Sanchez, qui accompagne dimanche dans les régions affectées le roi Felipe VI et la reine Letizia.

Selon le gouvernement, un navire amphibie de la marine espagnole comprenant des blocs opératoires et transportant des hélicoptères et des véhicules est attendu dans le port de Valence.

Les autorités s'attendent à ce que le bilan s'alourdisse, alors que les carcasses de voitures accumulées dans les tunnels et les parkings souterrains des zones les plus touchées sont désormais méthodiquement examinées.

Si les chances de retrouver des survivants s'amenuisent, la priorité des soldats et policiers reste selon l'exécutif la recherche des disparus, avec la remise en état des routes et des infrastructures pour permettre l'acheminement de l'aide et le rétablissement des services essentiels.

D'après les autorités, plus de 2.000 voitures et camions endommagés ont d'ores et déjà été enlevés. L'électricité a par ailleurs été rétablie pour 94% des habitants qui en avaient été privés, et les télécommunications sont peu à peu restaurées.

- "Il n'y a plus rien" -

Dans la banlieue de Valence, les opérations de recherche et de nettoyage se sont poursuivies samedi, dans une atmosphère lourde.

"Il n'y a plus rien", a déploré auprès de l'AFP Mario Silvestre, un habitant de Chiva "résigné" à la vue des dégâts.

Dans sa commune, où vivent quelque 17.000 habitants, pas de soldats, mais de nombreux gardes civils chargés de quadriller les rues où de nombreuses maisons sont détruites. "Les politiques promettent beaucoup mais l'aide n'arrive que quand elle arrive", souffle cet octogénaire.

Samedi soir lors d'une conférence de presse, le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazon, a annoncé une batterie d'aides économiques et promis le retour de l'ordre, alors que des actes de pillage ont été signalés dans plusieurs magasins, entraînant l'interpellation de 82 personnes.

"Il y a des gens qui ont pu se sentir seuls, désemparés, peu protégés et je le comprends", a reconnu l'élu. Mais "je veux envoyer un message clair, nous allons venir en aide à tous les foyers" qui le nécessitent, a-t-il poursuivi: "nous sommes confrontés au défi de notre vie et nous allons trouver les solutions".

Le gouvernement régional de Valence, et Carlos Mazon en particulier, font l'objet de critiques pour avoir envoyé tardivement mardi un message d'alerte téléphonique aux habitants, alors que les services météorologiques avaient placé la région en "alerte rouge" dès la matinée.

Des critiques rejetées par M. Mazon, qui assure avoir suivi le protocole en vigueur et a mis en avant samedi "l'esprit de solidarité de la population" de sa région face à l'adversité.

Z.Bianchi--IM