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Afrique du Sud: après les inondations meurtrières, quelques vêtements pour tout bien
Afrique du Sud: après les inondations meurtrières, quelques vêtements pour tout bien / Photo: PHILL MAGAKOE - AFP

Afrique du Sud: après les inondations meurtrières, quelques vêtements pour tout bien

"Je n'ai plus rien": serrant contre lui quelques vêtements, tout ce qu'il a pu sauver des inondations meurtrières qui ont dévasté la région de Durban sur la côte est sud-africaine, Sinethemba Duka fait la queue avec des dizaines d'autres pour obtenir un abri.

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Plus de 300 personnes ont été tuées dans les intempéries, selon un dernier bilan mercredi soir. "Une des pires tempêtes de l'histoire du pays", ont reconnu les autorités.

Les plus importantes précipitations enregistrées depuis plus de 60 ans dans la région et qui ont démarré le weekend dernier, ont laissé derrière elles un paysage désolé: ponts, routes et des milliers de maisons ont été détruits dans l'agglomération de plus de 3,5 millions d'habitants.

Le vendeur de rue de 31 ans raconte la panique en se retrouvant avec de l'eau jusqu'aux genoux lorsqu'il est rentré chez lui lundi soir. Dans le township d'Umlazi où il vit, dans la banlieue de Durban, la plupart des habitations sont faites de plaques de tôle ondulée ou de simples planches de bois, pas de quoi tenir bien longtemps face à un déluge.

Plus de 300 mm d'eau se sont déversés en 24 heures dans certaines zones, les météorologistes comparant le niveau des pluies à celui "normalement associé aux cyclones".

La boue a commencé à monter, raconte M. Duka. "De l'eau s'est alors déversée sur mon toit. Il est tombé et les murs se sont écroulés", poursuit-il encore sous le choc.

- Une chaise, un carton -

En déplacement mercredi dans la région, le président Cyril Ramaphosa a promis l'aide de l'Etat. Mais c'est auprès de bénévoles que Sinethemba Duka a trouvé le salut, suivi de ses voisins parmi lesquels des mères portant des bébés à bout de bras et des personnes âgées.

"Nous les aidons simplement parce que nous nous soucions d'eux", a expliqué à l'AFP Mabheki Sokhela, 51 ans, qui donne un coup de main pour trouver des abris temporaires.

Lui-même vit dans un "hostel", ces anciens foyers pour travailleurs noirs à l'époque de l'apartheid, souvent surpeuplés. "Il n'y a pas assez de place mais nous essayons de loger tout le monde", dit-il.

Dans une salle sans électricité, un autre bénévole inscrit les noms à la lumière d'un téléphone portable. Beaucoup finiront par trouver une place pour la nuit sur une paire de chaises ou un bout de carton.

Les bénévoles se sont aussi mis en quête de nourriture et de vêtements. Mais avec les destructions et un réseau téléphonique endommagé, l'accès aux biens de première nécessité n'est pas évident, expliquent-ils.

Alors ceux qui ont tout perdu en l'espace d'un instant comptent sur l'arrivée des secours. Les opérations de sauvetage se poursuivent depuis plusieurs jours. L'armée a été mobilisée.

Selon les météorologues, le plus gros de la tempête est passé. Mais ils ont mis en garde contre des précipitations persistantes et des risques d'inondations localisées dans les prochains jours.

Plus de pluie? Inimaginable pour Mabheki Sokhela, qui regarde d'un mauvais œil le ciel encore menaçant. "Je ne sais pas ce qu'il se passera s'il y a de nouvelles pluies", avoue-t-il, "ça amènera sans doute plus de gens comme eux".

B.Agosti--IM