Fournaise et bouchons: la vigilance orange canicule s'étend encore dimanche
De très nombreux automobilistes ont bravé températures impitoyables et bouchons samedi avant un dimanche qui devrait voir le nombre de départements en vigilance orange canicule pratiquement doubler.
L'alerte orange concernera 49 départements au total, contre 28 départements samedi. Soit une large moitié sud allant du Bas-Rhin jusqu'à la Gironde, avec des températures "atteignant généralement 35 à 38°C sur le sud du pays (...) et pouvant dépasser les 40°C sur la basse vallée du Rhône", a indiqué Météo France samedi après-midi.
Pour la suite, "les fortes températures se maintiennent jusqu'en milieu de semaine prochaine, avec un pic se produisant entre lundi et mercredi selon les régions. Ensuite, une baisse des températures est prévue à partir de jeudi. Tout cela restant à confirmer".
Cet épisode, le plus chaud de l'été 2023, est dû à la mise en place au-dessus du pays d’un dôme de chaleur, c'est-à-dire "une vaste zone anticyclonique à tout étage de l’atmosphère qui emprisonne l’air déjà chaud et le réchauffe par compression, un peu à l’image d’une pompe à vélo", explique Météo France.
La journée était par ailleurs classée rouge par Bison Futé dans le sens des retours et orange dans le sens des départs sur l'ensemble du territoire, en ce huitième weekend de l'été.
Un pic de 1.056 km d'embouteillages a été atteint peu après midi, avant de redescendre à 280 km vers 18H00.
Avertis en amont, nombre d'automobilistes s'étaient cependant organisés pour affronter la chaleur.
"On a tout ce qu'il faut. On a ramené beaucoup de bouteilles d'eau, une glacière quoi, voilà tout ce qu'il faut", a expliqué Miranda Mauer, toiletteuse canine, interrogée par l'AFP sur l'aire de repos de Saint-Albain (Saône-et-Loire).
"On fait des pauses assez fréquentes pour éviter que (les chiens) aient trop chaud mais voilà, avec la clim ça va", a ajouté la jeune femme.
D'autres à proximité profitaient d'une distribution gratuite de bouteilles d'eau. "Notre objectif c'est vraiment d'inciter nos automobilistes à s'arrêter, à prendre des pauses plus fréquentes", explique un responsable autoroutier, Idris Guirous.
De quoi "s'hydrater" et "se prémunir potentiellement d'un risque de chauffe du moteur", souligne-t-il.
- "Rester à l'ombre" -
Ce coup de chaud d'une intensité exceptionnelle pour une fin août avait conduit la Première ministre Elisabeth Borne à appeler vendredi à la prudence après avoir réuni la veille une cellule interministérielle de crise.
Les autorités ont depuis multiplié les messages de prévention sanitaire, notamment dans les grandes villes. Des maraudes supplémentaires et des dispositifs pour prendre des nouvelles des personnes fragiles et isolées ont été mis en place.
Les municipalités ont invité les habitants à se rapprocher des "lieux de fraîcheur": piscine, bibliothèques, fontaines, parcs ou musées climatisés…
Gilles Namur, adjoint aux espaces publics, à la biodiversité et à la fraîcheur pour la ville de Grenoble, se dit malgré tout "inquiet parce que nous allons avoir des chaleurs vraiment terribles en journée". "C’est la longueur qui épuise les corps qui me fait le plus peur", indique-t-il à l'AFP.
A Toulouse, sous un ciel azur virant au pastel du fait de la brume de chaleur, passants et touristes ne semblaient pourtant pas découragés par les 35 degrés régnant dans la ville rose.
Dans les ruelles étroites de l’hypercentre, à la mi-journée ils profitent de l’ombre et la fréquentation est à peine plus faible qu’un samedi normal, selon Coralie, 23 ans, qui alpague comme à son habitude les badauds de la touristique rue de Filatiers pour tenter de les convaincre de financer une ONG.
"Bouteille d’eau, brumisateur, casquette et entre 14 et 16h on reste le plus possible à l’ombre", détaille-t-elle pour expliquer comment elle se protège de la chaleur.
- "Rouge-très sévère" -
Outre les difficultés au quotidien, les fortes chaleurs exacerbent les problèmes de sécheresse et plusieurs départements de la moitié sud ont annoncé cette semaine de nouvelles restrictions sur l'eau.
Qui dit chaleur dit également risque d’incendies: les massifs de l’Estérel et du Tanneron dans les Alpes-Maritimes ont été placés en état de risque feux de forêts "rouge-très sévère" pour samedi, tout comme plusieurs massifs du Var.
De son côté, le groupe EDF a indiqué envisager de réduire la production de ses centrales nucléaires du Bugey (Ain) à partir de dimanche et Golfech (du côté d’Agen) à partir de lundi afin de respecter les limites de rejets thermiques.
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B.Agosti--IM