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Les Pays-Bas sonnés après la victoire électorale surprise  d'un parti d'agriculteurs
Les Pays-Bas sonnés après la victoire électorale surprise d'un parti d'agriculteurs / Photo: Sem van der Wal - ANP/AFP

Les Pays-Bas sonnés après la victoire électorale surprise d'un parti d'agriculteurs

Les Pays-Bas étaient encore sonnés jeudi au lendemain de la victoire électorale surprise d'un parti rassemblant des agriculteurs, qui met en péril les ambitions environnementales du gouvernement.

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Le "Mouvement agriculteur–citoyen" (BBB), fondé en 2019, a fait une entrée en force au Sénat à l'occasion des élections provinciales : il devrait devenir le plus grand parti de la chambre haute avec 16 voire 17 sièges.

Le parti a été l'un des principaux acteurs d'une vague de manifestations contre les plans de la coalition du Premier ministre Mark Rutte pour limiter les émissions d'azote, en réduisant notamment le cheptel et éventuellement en fermant des fermes.

Ces manifestations ont attiré l'attention du monde entier et recueilli notamment le soutien de l'ancien président américain Donald Trump et de plusieurs personnalités d'extrême droite.

"Les gens ont fait entendre leur voix, et comment!", s'est exclamée Caroline van der Plas, co-fondatrice du BBB et seule députée du parti.

Les élections provinciales, qui servent à désigner les sénateurs, ont vu le BBB remporter le plus de voix dans la majorité des 12 provinces du pays, selon les derniers décomptes, une "victoire monstre" aux yeux de la presse néerlandaise.

- "Historique" -

Le BBB a également récolté les voix d'électeurs déçus par les partis dits traditionnels et qui ont perdu confiance en Mark Rutte, en poste depuis 2010 et Premier ministre néerlandais à la plus grande longévité.

"Le gain historique du BBB est le résultat de nombreux votes protestataires", observe Marleen de Rooy, journaliste politique pour la télévision publique NOS.

Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie de M. Rutte (VVD) a dû se contenter d'une estimation de 10 sièges sur les 75 du Sénat.

"Ce n'est pas la victoire que nous voulions", a déclaré mercredi soir M. Rutte.

Déjà minoritaire avant les élections, la coalition quadripartite se retrouve encore plus loin d'une majorité au Sénat, divisé avec le BBB d'un côté et les écologistes (GroenLinks) et le Parti travailliste (PvdA) de l'autre, qui devraient obtenir ensemble 15 sièges.

La tâche s'annonce compliquée pour trouver le soutien nécessaire pour les plans environnementaux de l'exécutif : le BBB pourrait s'allier avec des partis de droite également opposés, tandis que GroenLinks et le Parti travailliste estiment que ces plans ne sont pas assez ambitieux.

- "Concessions" -

"Les électeurs ont donné au gouvernement un casse-tête politique complexe" à résoudre, car le BBB et le bloc de gauche vont exiger des "concessions substantielles" pour coopérer avec l'exécutif, estime le quotidien De Volkskrant.

M. Rutte a indiqué auprès de la NOS, la radio-télévision pubique néerlandaise, qu'il allait analyser la situation "dans le calme" et que la coalition - majoritaire dans la chambre basse - chercherait ensuite une majorité "par dossier" au Sénat.

Caroline van der Plas, apparaissant bouché bée par les résultats en une de plusieurs journaux jeudi, a immédiatement souligné son engagement à défier les plans gouvernementaux pour l'environnement.

L'exécutif veut abaisser de 50% d'ici 2030 les émissions d'azote, un gaz à effet de serre émis notamment par les engrais et les effluents d'élevage.

Cette mesure est nécessaire, selon lui, pour résoudre la crise du logement. De grands projets de construction, qui émettent également de l'azote, ont été suspendus par la justice pour des raisons environnementales.

La Haye veut débloquer 25 milliards d'euros d'ici 2035 pour aider le secteur agricole à réduire ses émissions. Mais ce dernier se dit injustement ciblé par rapport à l'industrie et les transports.

E.Mancini--IM