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Compétitivité et industrialisation au coeur des discours des candidats devant les patrons
Compétitivité et industrialisation au coeur des discours des candidats devant les patrons

Compétitivité et industrialisation au coeur des discours des candidats devant les patrons

Compétitivité, produire en France, transition écologique et salaires: les candidats à la présidentielle Fabien Roussel, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen ont défendu lundi leur programme économique devant près de 400 entrepreneurs, selon le Medef.

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A moins de deux mois de l'élection présidentielle, les six candidats, sélectionnés par le Medef, s'exprimaient dans une ambiance policée devant des chefs d'entreprises, lors d'un rendez-vous organisé par l'organisation patronale, l'Institut de l'entreprise et les chambres de commerce et d'industrie, au cœur de l'incubateur de start-up Station F à Paris.

Absent de dernière minute, Jean-Luc Mélenchon. "Pas disponible" selon le Medef, celui-ci souhaitait envoyer un représentant, option qu'ont refusée les organisateurs.

Les échanges ont surtout été l'occasion pour les candidats de tenter de convaincre le monde de l'entreprise qu'ils comptaient défendre ses intérêts lors du prochain quinquennat.

Sans surprise, la question de la compétitivité a été au centre des discours, les candidats ayant tous pointé le déficit commercial record enregistré par la France l'an dernier.

Les candidats de droite ont défendu un allègement de la fiscalité pesant sur les entreprises, Éric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse promettant notamment de poursuivre la réduction des impôts de production.

Fabien Roussel veut lui agir plutôt sur "la facture énergétique des entreprises", le candidat communiste défendant aussi la nationalisation d'une banque et de l'assureur Axa pour permettre à l’État de davantage investir dans l'économie.

Anne Hidalgo a elle milité pour le statu quo sur les impôts des entreprises. Sa proposition phare est "la généralisation de la formation en alternance après le bac", susceptible de séduire le patronat.

C'est moins le cas du "bonus malus écologique sur les outils de politique économique" mis en avant par Yannick Jadot, tout comme l'ISF climatique, qu'il partage avec la candidate socialiste.

Mais l'écologiste a vanté la capacité des entreprises "à transformer les contraintes en opportunités". "La transition écologique se fera avec les entreprises ou ne se fera pas", a-t-il assuré en promouvant un "patriotisme écologique".

Autre nécessité largement partagée: la réindustrialisation de la France.

Cela passe notamment pour les candidats de droite par une "simplification" des normes, pour Valérie Pécresse qui a égrené des mesures détaillées afin de débureaucratiser l'administration, quand Éric Zemmour penche pour un "haut commissariat à la simplification administrative".

Si la question de l'Europe a divisé les candidats, sur les règles budgétaires ou sur la souveraineté française dans l'Union européenne, tous ont défendu une taxe carbone aux frontières de l'UE.

- Hausses des salaires -

Ils veulent aussi que l’État investisse massivement dans l'économie: via un fonds souverain pour Marine Le Pen qui attirerait l'épargne des Français, tandis que Yannick Jadot propose de mobiliser 25 milliards d'euros dans la transition écologique, et Anne Hidalgo quatre "odyssées industrielles" dans la santé, la mobilité, le numérique et la transition écologique.

Les candidats ont enfin affirmé vouloir augmenter les salaires nets, alors que le pouvoir d'achat est la première préoccupation des Français dans cette campagne, que ce soit par des baisses de charges à droite ou par des hausses du SMIC pour les représentants de la gauche.

Les candidats ont aussi tenté de rassurer sur le financement de leur programme, même si le sujet de la dette publique n'a été que peu abordé.

Seule Valérie Pécresse a fortement mis l'accent sur les économies qu'elle souhaite réaliser: 45 milliards d'euros, notamment via la suppression de 200.000 postes dans la fonction publique.

Marine Le Pen a cherché à se donner une image de gestionnaire responsable en justifiant son abandon partiel de la retraite à 60 ans par le niveau d'endettement public.

A l'issue de plus de trois heures d'échanges, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui avait appelé l'assistance à une attitude "respectueuse", s'est refusé à "soutenir tel ou tel candidat".

"Notre préoccupation était de recentrer le débat public sur des enjeux essentiellement économiques et également sociaux: mission accomplie, je dirais, de la part des candidats", a salué Patrick Martin, président délégué du Medef.

"On voit quand même, et vous ne me ferez pas dire à qui je pense, qu’aux yeux des chefs d’entreprise, certains programmes sont plus puissants, plus efficaces, plus pertinents que d’autres", a-t-il commenté.

I.Pesaro--IM