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Après la tempête, la chaleur: sans électricité pour la climatisation, Houston étouffe
Après la tempête, la chaleur: sans électricité pour la climatisation, Houston étouffe / Photo: Mark Felix - AFP

Après la tempête, la chaleur: sans électricité pour la climatisation, Houston étouffe

"La chaleur aspire la vie de nos âmes et de nos corps": sans électricité depuis le passage de la tempête tropicale Béryl au Texas, Josh Vance, comme des centaines de milliers d'autres habitants, ne peut même plus faire fonctionner un ventilateur.

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Les températures ressenties approchant les 40°C, il a trouvé refuge dans un centre communautaire climatisé mis à disposition, comme de nombreux établissements publics, des habitants de Houston, principale ville du sud des Etats-Unis.

Après avoir traversé les Caraïbes en tant qu'ouragan, Béryl a touché lundi le sud des Etats-Unis, faisant au moins sept victimes au Texas et une en Louisiane, selon les autorités. Deux millions de foyers ont été privés d'électricité et, vendredi, près de la moitié l'était encore, selon le site poweroutage.

Des quartiers entiers ont été inondés et des arbres déracinés, endommageant des lignes ou des postes électriques que des techniciens tentent depuis de reconnecter au réseau.

 

"J'essaye de remonter le moral des enfants mais je ne vais pas vous mentir: nous sommes en train de mourir, la chaleur nous assassine", se désole-t-il, craignant l'arrivée d'une deuxième vague de chaleur.

"Je me suis réveillé un jour avec les yeux rouges et gonflés (...) c'est fou à quel point nous sommes habitués à avoir l'électricité. Sans, c'est comme vivre en enfer", ajoute ce père de famille.

Même en laissant les fenêtres ouvertes, ils ont retrouvé leur chat "presque mort" en revenant un soir chez eux.

- "Pas bien préparés" -

Les Etats-Unis disposent de deux grands réseaux électriques, connectés à différentes sources d'énergie, un pour l'Est, l'autre pour l'Ouest. Si un Etat rencontre des difficultés, son voisin du même réseau peut lui venir en aide. Sauf au Texas, seul Etat à disposer d'un réseau autonome.

En février 2021, une intense vague de froid avait entraîné des pics de demande et des coupures massives pour éviter une surchauffe du système, provoquant des dizaines de décès.

A Houston, la distribution d'électricité est assurée par l'entreprise CenterPoint, dont la gestion de crise est remise en cause par les citoyens et les politiques.

"Ils ont sûrement sous-estimé l'impact de la tempête (...) ils n'étaient pas aussi préparés qu'ils auraient dû l'être" pour se déployer rapidement, a déclaré jeudi Dan Patrick, adjoint au gouverneur du Texas, après avoir annoncé l'ouverture d'une enquête.

"Je comprends la frustration de ceux qui sont sans électricité, surtout avec cette chaleur (...) mais je suis fier des progrès que nous avons faits", a déclaré au quotidien Houston Chronicle le directeur exécutif de l'entreprise Jason Wells.

- Peur d'une deuxième tempête -

En attendant, la nourriture se décompose dans le réfrigérateur de María Dionisio, venue se rafraîchir avec son bébé dans un des "centres de refroidissement" publics du sud de la quatrième ville du pays.

Elle espère y trouver de l'eau et de la glace car de longues files de voitures se forment devant les magasins.

"J'ai très peur pour mon bébé (...) nous n'avons plus rien à manger, tout ce qui était au frais est immangeable (...) et nous sommes déjà très endettés", se désespère cette Guatémaltèque de 24 ans.

La vague de chaleur, "extrêmement dangereuse" pour les personnes sans accès à une climatisation selon les services météorologiques américains, a déjà fait plusieurs morts aux Etats-Unis, qui ont enregistré des records de température ces derniers jours.

Leur multiplication est selon les scientifiques un marqueur du réchauffement de la planète lié au changement climatique, qui rend aussi plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants.

Il est d'ailleurs extrêmement rare qu'une tempête de la puissance de Béryl arrive aussi tôt dans la saison.

"Je prie Dieu pour qu'il n'y ait pas un autre ouragan juste derrière (...) sinon, on est foutus. Si on n'arrive même pas à se relever d'une (tempête de) catégorie 1, c'est juste dingue", s'indigne Josh Vance.

P.Russo--IM