L'Italie aux prises avec le smog et la sécheresse
Le smog étouffe Milan, la Sicile manque cruellement d'eau et la production de vin est en baisse dans le Piémont: le déficit de pluies dans toute l'Italie aggrave la pollution et provoque des sécheresses sur fond de réchauffement climatique.
Les voitures les plus polluantes ont été interdites de circulation mardi à Milan et dans huit autres villes de Lombardie en raison d'un niveau très élevé de pollution atmosphérique dans cette riche région industrielle du nord.
"Les niveaux de smog sont vraiment devenus intolérables", confie à l'AFPTV Sergio, un sexagénaire qui vit dans la région de Milan depuis 36 ans.
"Le ciel est gris même quand il n'y a pas de nuages. La qualité de l'air à Milan n'a jamais été bonne, maintenant elle est mauvaise", renchérit Paolo Ciacco, 22 ans, qui dit envisager de porter un masque.
La Lombardie, qui abrite de nombreux élevages intensifs, a également interdit l'épandage de lisier sur les champs, une pratique qui entraîne une forte pollution par les nitrates.
De longue date, le nord de l'Italie figure parmi les régions les plus polluées d'Europe. Le problème de la Lombardie est en partie géographique, la région étant située dans un bassin entre des montagnes, donc mal ventilée.
Mais les ONG de défense de l'environnement estiment que ce handicap sert trop souvent d'excuse aux autorités pour justifier les niveaux élevés de pollution de l'air, sans agir pour y remédier.
Dans toute l'Italie, des régions souffrent de sécheresse ou d'un fort déficit de précipitations, notamment sur les montagnes, en particulier dans les Alpes.
L'équivalent en eau de la neige italienne - la quantité équivalente d'eau stockée dans le manteau neigeux - est en baisse de 64% ce mois-ci par rapport à l'année précédente, selon la Fondation de recherche CIMA.
Le manque de précipitations aggrave une situation déjà difficile, après les vagues de chaleur de 2023 qui ont fait baisser le niveau des réserves et augmenté la consommation d'eau.
La Sicile a déclaré l'état de catastrophe naturelle pour cause de sécheresse début février, et en Sardaigne les agriculteurs ne peuvent utiliser que des quantités d'eau limitées.
Le niveau des réserves d'eau a baissé de 23% par rapport à la moyenne des 14 dernières années.
Les régions méridionales des Pouilles et de la Basilicate souffrent également, l'association d'agriculteurs Coldiretti ayant averti ce week-end que les températures élevées avaient réveillé des milliers d'abeilles plus tôt que prévu.
Cette situation menace la pollinisation de certaines cultures, car les abeilles ne sont pas synchronisées avec la période de floraison des plantes dont elles récoltent le pollen.
Le Piémont, dans le nord-ouest du pays, a demandé lundi au ministère de l'Agriculture de déclarer l'état de catastrophe naturelle pour la sécheresse qui sévit dans la région, affectant les vignobles et provoquant des baisses "significatives" de la production de vin.
U.Sparacello--IM