Après un premier triomphe, Trump lancé vers l'investiture républicaine
Cap sur le New Hampshire: Donald Trump, au lendemain d'une victoire écrasante dans la primaire de l'Iowa, s'en va mardi courtiser les électeurs de ce petit Etat du nord-est, qui pourrait dès la prochaine semaine le rapprocher encore plus de l'investiture républicaine.
Mais le républicain, lancé vers un nouveau duel avec Joe Biden lors de l'élection présidentielle de novembre, a commencé par un tour au tribunal.
Le magnat de 77 ans, cerné par les poursuites judiciaires et décidé à faire campagne jusque dans les prétoires, a assisté à l'ouverture d'un procès en diffamation, intenté par une autrice qui l'avait déjà fait condamner au civil l'an dernier pour agression sexuelle.
Il ira ensuite dans le New Hampshire, avant la primaire républicaine qui s'y tiendra la semaine prochaine et qui le verra affronter les deux rivaux républicains ayant à peu près survécu à l'Iowa: le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley.
- "Tout allait bien" -
Dans le New Hampshire, Vern Aylward, un plombier de 64 ans, se dit "agréablement surpris" de la large victoire de son favori.
"Il a fait ses preuves quand il était président (...). A l'époque, tout allait bien, le prix de la nourriture, le prix de l'essence", énumère-t-il après avoir garé sa camionnette blanche.
Un discours emblématique des partisans de Donald Trump, toujours aussi fervents et convaincus que tout allait mieux pour l'Amérique avant que le démocrate Joe Biden, 81 ans désormais, n'arrive à la Maison Blanche en janvier 2021
"Cette élection, c'est vous et moi contre les trumpistes extrémistes", a écrit lundi à ses partisans l'actuel président, lui-même assuré sauf surprise de la future investiture démocrate, sur son compte X (anciennement Twitter).
- Vengeance -
Donald Trump, faisant campagne sur une promesse de "vengeance" après l'élection de 2020, qu'il conteste toujours avoir perdue, a été donné vainqueur avant même que ne se concluent les opérations de vote en Iowa.
Il fait toutefois face selon les experts à une primaire moins confortable dans le New Hampshire, réputé plus centriste.
S'il l'emporte malgré tout à nouveau, il fera, de fait, le vide autour de lui bien avant l'investiture officielle.
"Il est temps maintenant (...) pour notre pays de s'unir", a dit l'ancien président lundi à Des Moines, capitale de l'Iowa.
La déclaration tranche avec les attaques violentes contre ses adversaires politiques et contre les migrants qu'il a lancées ses dernières semaines, usant d'un vocabulaire que Joe Biden qualifie de "nazi".
- "Contre Trump" -
Alors que 49 Etats américains doivent encore voter jusqu'en juin, l'ancien président a déjà réduit la concurrence à deux rivaux.
Le premier, un conservateur quadragénaire aux positions dures sur l'immigration ou l'avortement, a engrangé quelque 21% des voix.
La seconde, unique femme dans la course, en a récolté 19% et espère faire bien mieux auprès de l'électorat plus modéré du New Hampshire. "C'est contre Trump que je me bats", a-t-elle asséné lundi, affirmant ne pas se préoccuper plus que ça du gouverneur de Floride.
Lequel n'entend pas non plus jeter l'éponge pour l'instant, et cette rivalité pourrait bien, en fin de compte, renforcer encore l'emprise de Donald Trump sur la droite américaine.
Le Parti républicain s'est déjà majoritairement rallié à ses positions les plus radicales.
- Démocratie -
Un sondage mené par la chaîne CNN auprès des participants aux primaires de l'Iowa montre ainsi que deux-tiers d'entre eux adhèrent à la théorie sans fondement de Donald Trump selon laquelle Joe Biden aurait volé la victoire à la présidentielle de 2020.
De son côté, l'actuel président fait jusqu'ici essentiellement campagne en présentant Donald Trump comme le fossoyeur en puissance de la démocratie américaine.
Joe Biden devrait, sauf surprise, être désigné en août comme le candidat de son parti, malgré l'effet négatif de son âge auprès des électeurs américains.
Les électeurs en question, dans leur grande majorité, disent ne pas vouloir d'un nouveau duel entre le président octogénaire et son prédécesseur septuagénaire. Mais sauf énorme surprise ou grave accident de santé d'ici l'automne, ils n'y échapperont pas.
L.Sabbadin--IM