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Sommet de Paris: dernières heures pour de premiers pas vers une finance internationale au service du climat
Sommet de Paris: dernières heures pour de premiers pas vers une finance internationale au service du climat / Photo: Ludovic MARIN - POOL/AFP

Sommet de Paris: dernières heures pour de premiers pas vers une finance internationale au service du climat

Dirigeants du Nord et du Sud vont tenter au dernier jour de leur sommet vendredi à Paris de jeter les bases d'une refonte de l'architecture financière internationale née après la deuxième guerre mondiale, dans le but affiché d'enrayer à la fois la pauvreté et le réchauffement de la planète.

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Après une première journée jeudi où des pays du sud exposés au défi climatique comme la Zambie et le Sénégal ont engrangé quelques gains financiers de la part de pays bailleurs, les participants au Sommet, organisé par l'Elysée, se retrouvent vendredi pour une photo de famille nord-sud.

Avec l'ambition d'avoir posé de nouvelles bases pour les prochains rendez-vous internationaux, notamment celui du G20 à Delhi ou lors des négociations internationales sur le climat de la COP28 à Dubaï en décembre, les rencontres de vendredi s'inscrivent aussi sous la pression d'une manifestation à Paris appelant à ne plus financer les combustibles fossiles.

Jeudi soir, un grand concert pour le climat a réuni sur le Champs de Mars des artistes comme Lenny Kravitz ou Bille Eilish, ainsi que le président brésilien Lula.

"Ceux qui ont réellement pollué la planète pendant les 200 dernières années sont ceux qui ont fait la révolution industrielle" a lancé ce dernier, applaudi comme une rockstar, "c'est pour cela qu'ils doivent payer la dette historique qu'ils ont envers la planète".

- "Notre humanité commune" -

"La planète ne meurt pas, on est en train de la tuer. Et nous connaissons ceux qui la tuent", a pour sa part lancé jeudi soir la jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, également présente à Paris, lors d'une causerie publique avec d'autres militants, comme l'Equatorienne Helena Gualinga ou l'Ougandaise Vanessa Nakate.

De son côté Emmanuel Macron, organisateur du "Sommet pour un nouveau pacte financier" avait appelé dans la journée à un "choc de financement public" face au dérèglement climatique et à la pauvreté qui minent le développement des pays du sud.

Le but: dégager les milliards de dollars indispensables à la transition énergétique et à l'adaptation des pays vulnérables au réchauffement de la planète, tout en faisant évoluer les structures financières internationales nées au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

"Nous venons à Paris pour identifier l'humanité commune que nous partageons et l'impératif moral absolu de sauver notre planète et de la rendre vivable", a pour sa part déclaré la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, dont l'île est menacée par la montée du niveau des eaux.

Jeudi, les pays créanciers de la Zambie, dont la Chine, se sont mis enfin d'accord pour restructurer une partie de sa dette. Un groupe de pays riches et de banques de développement se sont aussi engagés à mobiliser 2,5 milliards d'euros pour aider le Sénégal à réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

- Taxe maritime -

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a souhaité montrer que les choses avaient bougé, en annonçant que l'objectif de réallocation aux pays pauvres de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS), un avoir de réserve du Fonds monétaire international pouvant servir pour le développement et la transition climatique, avait été atteint.

"C'est le futur de l'Humanité qui est en train d'être discuté ici", a jugé Mme Georgieva.

L'idée du sommet avait germé en novembre lors des négociations sur le climat de la COP27 en Egypte, dans le sillage d'un plan présenté par Mia Mottley. L'objectif du sommet est de rénover en urgence l'architecture financière internationale, née des accords de Bretton Woods en 1944 avec la création du FMI et de la Banque mondiale.

L'accès à leurs financements est jugé difficile par les pays en développement, alors que leurs besoins sont immenses pour affronter canicules, sécheresses et inondations, et pour sortir de la pauvreté tout en s'affranchissant des énergies fossiles et en préservant la nature.

Parmi les nombreuses idées en débat, celle d'une réduction de dette contre des engagements à sauvegarder la nature, ou celle d'une taxe internationale sur les émissions de carbone du transport maritime.

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L.Marino--IM