Le bac se poursuit mardi avec la philo pour des lycéens surtout concentrés sur les "spés"
La philo ouvre à nouveau le bal des épreuves écrites du baccalauréat: plus de 540.000 lycéens se frottent mardi à la dissertation ou au commentaire de texte, même s'ils sont nombreux à avoir consacré l'essentiel des révisions pour les spécialités prévues à partir de mercredi.
"Pas vraiment stressé", après avoir révisé la philosophie "trois, quatre jours avant", Giv Mohajeri, 19 ans, va "juste faire ce (qu'il peut) pour avoir la meilleure note". "Si ce n'est pas 18, 19, 20, ce n'est pas grave", ajoute le jeune homme interrogé par l'AFP devant les grilles du lycée international des Pontonniers, dans le centre de Strasbourg.
Les terminales des voies générale et technologique (392.145 pour le bac général et 151.224 pour le bac technologique) planchent depuis 08H00 sur un des trois sujets de philosophie (deux dissertations et un commentaire de texte) prévus dans le cadre du nouveau bac instauré en 2019.
"J'aimerais bien tomber sur un sujet qui parle du stoïcisme", explique Matthias Tregoat, 18 ans, avant d'entrer dans son lycée du centre-ville à Bordeaux. Lucile, 17 ans, qui passe l'examen dans le même établissement, trouve elle qu'"apprendre la philo en un an pour rédiger une dissertation, c'est trop demander". Même si elle "se sent plutôt bien".
La note du bac repose à 40% sur le contrôle continu et à 60% sur des épreuves dites terminales (le français écrit et oral, passé en classe de première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en terminale).
- Petit coefficient -
La philosophie, elle, ne compte que coefficient huit dans le bac général, et quatre pour le bac technologique (sur un total de 100).
Romain, 18 ans, part ainsi "confiant" étant donné que ce n'est "pas la matière qui compte le plus de points au niveau coefficient", avant d'entrer dans le lycée Edgar Quinet à Paris.
Au même endroit, Mélina, 17 ans, avoue avoir "beaucoup révisé", même si, elle aussi, s'est "plus concentrée sur les révisions de spécialité parce que c'est un coefficient beaucoup plus important".
Le bac 2024, qui se déroule dans un contexte de mobilisation d'une partie de la jeunesse contre l'extrême droite, est marqué par le renvoi de mars à juin des épreuves de spécialité.
Ces épreuves (les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats) avaient été avancées en mars l'an dernier, entraînant absentéisme et démotivation au dernier trimestre.
"Cette année, la philo n'est donc plus la seule épreuve écrite placée au mois de juin. Nous sommes avec une session 2024 plus normale qui ressemble davantage à ce qu'était le bac avant la réforme", constate Hélène Péquignat, professeur de philo à Voiron (Isère).
Le problème, selon l'enseignante: "les révisions des spécialités et du grand oral viennent télescoper la préparation de la philosophie".
- Le bac à 9 ans -
"La philosophie... Comment dire ?", s'interroge Romane, 18 ans, une élève de terminale dans un lycée des Côtes-d'Armor qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Etant donné qu'il y a les spécialités avec un coefficient 16 chacune la même semaine, j'ai clairement laissé de côté la philo", assure la jeune fille, qui a choisi les spécialités Langues, littératures et cultures étrangères (LLCE) et Sciences économiques et sociales (SES).
Après la philo, les lycéens de la voie générale et technologique passeront les épreuves écrites de spécialité, de mercredi à vendredi, puis le grand oral entre le 24 juin et le 3 juillet.
Les résultats du bac, qui reste le sésame indispensable pour poursuivre des études supérieures, seront publiés le 8 juillet. Mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation pour l'an prochain, car Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 30 mai.
Pour cette édition du bac, la postulante la plus jeune, inscrite en candidate libre dans l'académie de Strasbourg, a neuf ans. Le plus âgé a 76 ans.
Pour le bac pro, les 184.795 élèves de terminale ont démarré mardi dernier les épreuves écrites générales avec les langues, avant le français et l'histoire-géographie cette semaine.
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L'an dernier, il était de 90,9%, en baisse de 0,2 point sur un an.
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V.Agnellini--IM