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Grèves au Royaume-Uni: le gouvernement reçoit les syndicats, sans convaincre
Grèves au Royaume-Uni: le gouvernement reçoit les syndicats, sans convaincre / Photo: Daniel LEAL - AFP/Archives

Grèves au Royaume-Uni: le gouvernement reçoit les syndicats, sans convaincre

Face aux grèves qui durent pour réclamer des hausses de salaires, le gouvernement britannique conservateur, qui est resté ferme jusqu'ici, a commencé à recevoir lundi des syndicats du secteur public, mais les premiers contacts n'ont pas abouti à des avancées.

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"La première chose que nous devons faire est de commencer à discuter correctement et c'est pour cela que lundi est si important et que nous voulons avoir ces discussions", avait déclaré le Premier ministre Rishi Sunak sur la BBC dimanche, interrogé sur la volonté du gouvernement de répondre aux revendications des syndicats.

L'urgence de la crise est palpable, alors que les cheminots poursuivent avec détermination leur mouvement social, après plusieurs grèves durant l'été, à l'automne, avant Noël et la semaine dernière. D'autres débrayages ont lieu dans de multiples secteurs, notamment la santé.

Mais lundi midi, certains syndicalistes déploraient une "opportunité ratée" après avoir rencontré le gouvernement.

"Aujourd'hui, il est très clair qu'ils (le gouvernement, NDLR) veulent que nos membres donnent plus avant d'étudier [des revalorisations] de salaires", a critiqué Onay Kasab du syndicat Unite.

La situation est critique dans la santé, où les infirmières seront en grève deux jours en janvier, après avoir déjà débrayé en décembre, une première depuis plus de cent ans.

Les grèves vont "absolument" avoir lieu, a affirmé M. Kasab, se disant "très en colère" après avoir rencontré le ministre britannique de la Santé Steve Barclay, qui n'a présenté selon le syndicaliste aucun projet "détaillé" pour sortir de la crise.

Le système de santé public, le NHS, est à bout de souffle après des années de sous-financement et la pandémie de Covid-19, avec des patients qui attendent des ambulances pendant des heures ou d'être pris en charge aux urgences des hôpitaux.

Médecins et gestionnaires des hôpitaux réclament des mesures immédiates, et le gouvernement a organisé une réunion d'urgence samedi, à l'issue de laquelle le Premier ministre a plaidé pour une approche "audacieuse et radicale".

Le système "n'est pas juste à genou, il est à terre", a assené dimanche sur la chaîne de télévision Sky News le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer.

- "Optimisme" -

Dans l'immédiat, les infirmières réclament une augmentation de salaire conséquente pour l'année en cours, que l'exécutif a jusqu'ici jugé "inabordable" pour les finances publiques.

Le syndicat Unison -un des principaux syndicats de salariés de la NHS- a souligné des "progrès" lundi, mais pas d'avancées "tangibles" sur le sujet.

"Nous avons réussi à parler de salaires", a affirmé Sara Gorton d'Unison après avoir rencontré le ministre. Mais "nous n'avons pas obtenu les concessions tangibles que nous aurions pu espérer et qui nous permettraient d'annuler les grèves plus tard cette semaine".

Le gouvernement est "concentré sur le processus actuel de revalorisations des salaires" pour l'année fiscale à venir (2023-2024), a fait savoir un porte-parole du gouvernement lundi.

Pour Downing Street, les réunions avec les syndicats leur permet "de discuter de ce qui se passe en privé, et d'écouter ce que les syndicats ont à dire".

L'annonce de ces discussions avait suscité "une touche d'optimisme" sur la volonté du gouvernement de mettre fin au conflit, selon Pat Cullen, la secrétaire générale du Royal College of Nursing (RCN), principal syndicat des infirmières. Pas de quoi toutefois "empêcher la grève prévue dans dix jours", a-t-elle dit dimanche sur la BBC.

Ces discussions se tiennent au moment où le gouvernement a annoncé préparer une loi pour instaurer un service minimum dans le secteur public pour réduire l'impact des grèves, déclenchant l'ire des syndicats.

Plusieurs d'entre eux, comme le puissant syndicat des transports RMT, ont prévu de se réunir cette semaine sous l'égide du Trade Union Congress (TUC) qui fédère une quarantaine de syndicats tous secteurs confondus, faisant craindre à certains la perspective d'une grève générale qui serait la première depuis 1926.

On connaîtra aussi cette semaine le résultat des votes dans les rangs de syndicats d'enseignants sur de futures grèves dans les établissements publics.

L.Marino--IM