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Amélie Oudéa-Castéra, ex-espoir du tennis et énarque, pour incarner le sport et les JO
Amélie Oudéa-Castéra, ex-espoir du tennis et énarque, pour incarner le sport et les JO / Photo: Christophe GIBBAUD - French Tennis Federation -FFT/AFP

Amélie Oudéa-Castéra, ex-espoir du tennis et énarque, pour incarner le sport et les JO

Cinq ans après avoir offert ses services pour être ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, camarade de promotion du président de la République à l'Ena, et directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT) depuis mars 2021, a été nommée vendredi à ce poste et devra aussi incarner les JO à deux ans de l'événement planétaire.

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Cette ancienne championne du monde junior de tennis a préparé le programme sport d'Emmanuel Macron, dressant le bilan du quinquennat passé, qui a vu deux anciennes sportives, l'escrimeuse Laura Flessel, et la nageuse Roxana Maracinenu occuper le poste.

Mais contrairement à cette dernière depuis l'été 2020, elle ne sera pas sous tutelle de l'Education nationale et récupère un ministère de plein exercice, les Jeux olympiques et paralympiques en prime.

Alors que son nom circule depuis des semaines, elle disait lundi sur BFM Business "avoir la tête super froide" et être "totalement concentrée sur Roland-Garros" qui commence dimanche.

Il faut dire qu'elle avait déjà fait une offre de services au lendemain de la victoire d'Emmanuel Macron en 2017, confiant au quotidien L'Equipe qu'elle était "préparée pour le job". "J'ai dit à Emmanuel que j'étais là s'il trouvait que je pouvais être utile", expliquait cette membre de la promo Senghor de l'Ena où elle l'a côtoyé, après avoir fait Sciences-Po et l'Essec.

Après plusieurs années à la Cour des Comptes, elle bifurque vers le privé, notamment chez l'assureur Axa, puis Carrefour comme directrice e-commerce.

Les sirènes du sport l'ont toutefois rappelée ces dernières années.

Elle avait ainsi postulé pour être directrice générale du comité d'organisation des JO de Paris 2024, coiffée au poteau par Etienne Thobois. A l'initiative d'un club de réflexion "rénovons le sport" créé en 2016, elle se préoccupe des enjeux éthiques et de "sport pour tous". Plus récemment, soutien de l'ex-judoka Thierry Rey, candidat malheureux à la présidence du CNOSF, elle avait échoué à entrer au conseil d'administration du comité olympique.

- "Un peu +techno+" -

"AOC" comme elle est parfois surnommée, le même acronyme que la bouillonnante représentante démocrate américaine Alexandria Ocasio-Cortez, a rejoint la Fédération de tennis en mars 2021, après l'élection à sa tête de Gilles Moretton, qui s'est félicité de la nomination de son ex-directrice générale. "C’est une grande joie que de la voir à cette fonction là maintenant", a-t-il dit vendredi soir. "Elle a déjà quitté son poste."

Amélie Oudéa-Castéra a fait "le choix de quitter les ors des comités exécutifs des groupes du CAC 40 pour écouter sa passion, pour écouter ses tripes", raconte sur Tennis Actu celle qui a rangé ses raquettes à l'issue d'un match perdu en double mixte avec Amélie Mauresmo en 1996.

"Elle coche beaucoup de cases", observe un ancien élu auprès de l'AFP, qui la juge "brillante et agréable". "A 800 jours des JO, elle sera opérationnelle", juge aussi un président de fédération, sondé avant sa nomination. De surcroît, c'est une femme.

A l'énoncé de son nom qui circule depuis des semaines, peu de détracteurs.

"Ceux qui disent qu'elle ne prendra pas le poste car son mari est directeur général de la Société Générale, le disent car +ils ne veulent pas qu'elle soit ministre+", décrypte ce président de fédération. A la tête de la Société Générale depuis 14 ans, Frédéric Oudéa a annoncé mardi lors de l'assemblée générale du groupe qu'il ne serait pas candidat à sa succession en 2023, à l'issue de son mandat.

Mêmes louanges recueillies auprès d'un cadre du milieu du sport: "Elle capte vite, elle est intelligente, et elle sait s'entourer". "Un peu +techno+", nuance un autre élu, ajoutant qu'elle "fait attention à ce qu'on peut dire".

Dans le sillage de l'axe pris pendant le premier quinquennat, elle expliquait mercredi au Cercle des économistes qu'il fallait "injecter plus de sport au coeur du projet éducatif de notre nation".

Trois fois championne de France entre 1990 et 1996, championne du monde en 1992, et ayant fait les demi-finales de trois Grands Chelems juniors, elle se dit inspirée par la légende du tennis américaine "Billie Jean King" qui "a fait beaucoup pour le sport féminin".

Mais, avec les JO de Paris dans deux ans -- pilotés aussi à la délégation interministérielle aux JO rattachée à Matignon -- un dossier peu portée politiquement par sa prédécesseure, cette femme de 44 ans aura fort à faire et pas uniquement pour le sport féminin.

R.Marconi--IM