Wall Street s'offre un rebond, tiré par la technologie
La Bourse de New York s'est offert un rebond mardi, tiré par les valeurs technologiques et par les investisseurs intéressés par les bonnes affaires après sept semaines de pertes pour le Nasdaq.
Selon des résultats définitifs l'indice Dow Jones a gagné 1,34% à 32.654,09 points. Le Nasdaq, à haute teneur technologique, a bondi de 2,76% à 11.984,52 points. Le S&P 500 a avancé de 2,02% à 4.088,85 points.
Le retour du goût du risque a été "aidé par des nouvelles positives en provenance de Chine" avec des déclarations plus favorables des autorités concernant les groupes technologiques et leurs cotations sur les marchés, ont relevé les analystes de Wells Fargo.
Ont aussi joué des données favorables en zone euro, avec une légère révision à la hausse de la croissance économique, ressortie à +0,3% au premier trimestre contre +0,2% pour la première estimation, notaient également ces analystes.
Les investisseurs ont également réagi positivement au chiffre des ventes au détail aux Etats-Unis qui en avril ont augmenté comme prévu de 0,9%, suggérant que la demande reste robuste malgré l'inflation.
Mais pour Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services, "l'interprétation des ventes au détail" qui ne reflètent qu'une partie de la consommation américaine davantage orientée sur les services, "était positive car on a fermé les yeux sur l'inflation".
Le gestionnaire de portefeuille a plutôt prêté attention aux propos des dirigeants de Walmart, le numéro un américain de la distribution, qui a discerné "une bifurcation dans sa clientèle, avec les petits revenus qui se tournent vers les produits de première nécessité sans marque pour faire des économies".
"On voit que les petits revenus commencent vraiment à souffrir de l'inflation", ce qui n'est pas de bon augure pour la consommation, a ajouté le spécialiste qui attendait plusieurs séances de rebond boursier avant d'y croire.
Le géant des supermarchés discount a d'ailleurs souffert mardi, l'action Walmart perdant 11,38% à 131,35 dollars après un bénéfice réduit de 25% et une prévision abaissée pour le reste de l'année.
Les rendements obligataires à court terme (2 ans) ont bondi à 2,70% contre 2,56% dans le sillage de nouvelles déclarations fermes contre l'inflation du président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell. Ceux à 10 ans se sont aussi tendus dans une moindre mesure, approchant de nouveau la barre des 3% à 2,98%.
L'institution va resserrer fortement ses conditions monétaires tant qu'il n'y aura pas de preuves "évidentes" que l'inflation ralentit, a indiqué M. Powell lors d'une conversation avec le Wall Street Journal.
Si l'inflation ne décélère pas assez rapidement, "alors nous devrons envisager d'agir de manière plus agressive", a-t-il affirmé.
Autre indicateur qui a rasséréné les investisseurs, le rythme de la production industrielle aux États-Unis a accéléré en avril, dans toutes les catégories, mais avec notamment une forte hausse de la production automobile pour le deuxième mois d'affilée.
La hausse de la production totale a été de 1,1% par rapport par rapport à mars, selon les données publiées mardi par la Fed.
C'était bien plus qu'attendu, puisque les analystes tablaient sur un ralentissement par rapport au 0,9% de hausse de mars, et anticipaient +0,5% seulement.
Quasiment tous les secteurs du S&P ont conclu en hausse, notamment les technologies de l'information (+2,91%), les matériaux (+2,86%) et les banques (+2,69%).
A la cote, Twitter, en perte depuis plusieurs sessions, alors que le réseau social est au centre des négociations avec Elon Musk, le patron de Tesla, en lice pour son rachat, a terminé dans le vert (+2,49% à 38,32 dollars).
Le titre du constructeur de voitures électriques a gagné 5,14% à 761,61 dollars.
La chaîne de bricolage Home Depot (+1,68% à 300,95 dollars) a annoncé un relèvement de ses prévisions de chiffre d'affaires (+3%) pour l'ensemble de l'année.
Les titres de Citigroup ont été très recherchés (+7,56% à 51,05 dollars) après que la holding Berkshire Hathaway du milliardaire Warren Buffett a pris une participation conséquente dans la banque.
Le fonds a révélé avoir acquis quelque 55 millions d'actions Citigroup pour une valeur de près de 3 milliards de dollars.
La compagnie aérienne United Airlines s'est envolée de 7,88% à 46,97 dollars. UAL va pouvoir refaire voler ses 52 Boeing 777, après un feu vert des autorités de régulation aérienne (FAA).
La compagnie a aussi indiqué qu'elle prévoyait une hausse de 25% de la demande de voyages par rapport à 2019, avant la pandémie.
R.Abate--IM