L'iPhone tire les résultats d'Apple, qui n'emballe pas sur l'IA
Apple a publié jeudi des résultats trimestriels légèrement meilleurs qu'anticipé, grâce notamment à un rebond des ventes d'iPhone, mais Wall Street n'a pas été enthousiasmée par le discours du groupe sur l'intelligence artificielle.
Le bénéfice net du trimestre (de juillet à septembre) ressort à 14,7 milliards de dollars.
Il est en forte baisse (-36%) sur un an du fait de l'impact d'une condamnation en Europe pour aide d'Etat illégale, selon un communiqué relatif au quatrième trimestre (de juillet à septembre) de l'exercice comptable décalé.
Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, il atteint 1,64 dollar, soit mieux que ce qu'attendaient les analystes (1,60 dollar), selon un consensus établi par FactSet.
Pour répondre aux exigences de Wall Street, l'entreprise de Cupertino (Californie) a pu compter sur son produit phare, l'iPhone, dont les ventes ont augmenté de 5,5% sur un an.
Apple a ainsi rompu avec deux trimestres consécutifs de baisse des revenus tirés de son smartphone vedette.
"Les résultats d'Apple montrent sa résilience face aux vents contraires, avec une demande d'iPhone qui s'améliore en Chine, où les ventes de modèles haut de gamme ont surpassé les attentes", a commenté Jacob Bourne, analyste d'Emarketer.
Autre bon point, l'activité services, qui comprend la boutique d'applications App Store, les plateformes de streaming musical (iMusic) et vidéo (Apple TV+), le service de paiement Apple Pay, ainsi que le stockage de données à distance (iCloud).
Les services affichent une croissance de 12%, nettement supérieure à celle de toutes les autres divisions du groupe, et pèsent désormais plus du quart des revenus d'Apple (26%).
Au total, le chiffre d'affaires du quatrième trimestre se monte à 94,9 milliards de dollars, soit 6% de mieux en un an.
- L'IA "sur la durée" -
Pour autant, Wall Street n'a pas été éblouie par cette publication. Le titre du groupe à la pomme perdait 1,35% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.
Il faut dire qu'Apple n'a qu'à peine dépassé les projections des analystes, alors que les quatre autres géants technologiques qui ont publié cette semaine ont tous franchi avec aisance la barre fixée par le marché.
Par ailleurs, le titre a franchement fléchi lors de la conférence téléphonique de présentation à l'annonce des prévisions pour le trimestre en cours.
La société anticipe une croissance comprise entre 0 et 5% sur un an, soit une allure moindre qu'au trimestre précédent.
Elle s'attend aussi à une nette augmentation de ses dépenses, supérieure à celle de son chiffre d'affaires.
Interrogé sur les coûts, le directeur financier Luca Maestri a indiqué que l'entreprise investissait de façon à ce que le développement de l'intelligence artificielle dispose de "toutes les capacités nécessaires".
Il s'agit surtout pour Apple de redimensionner les capacités de stockage et de traitement de ses centres de données, indispensables à l'IA, comme le font aussi les grands acteurs de l'intelligence artificielle que sont Meta, Alphabet (Google), Microsoft ou Amazon.
Le groupe californien a déployé lundi son premier système d'IA dite générative, baptisé "Apple Intelligence", sur ses smartphones, ordinateurs et tablettes, marquant ainsi son entrée officielle dans la technologie star de la Silicon Valley.
Jeudi, le directeur général Tim Cook a insisté sur le fait que la nouvelle génération d'équipements de la marque, de l'iPhone 16 à l'iPad mini, avaient tous été conçus pour optimiser l'utilisation de l'IA générative.
Le dirigeant a révélé que, sur les trois jours depuis sa mise en ligne, la dernière version du système d'exploitation iOS, le 18.1, adaptée à l'IA générative, avait été téléchargée au double du rythme de la version précédente.
"Il y a donc bien de l'intérêt pour Apple Intelligence", a déclaré Tim Cook.
Les responsables ont néanmoins prévenu que le déploiement de l'IA générative dans l'écosystème Apple se ferait "sur la durée", selon l'expression de Luca Maestri.
"Apple donne la priorité à l'efficacité plutôt qu'à la vitesse", a relevé Jacob Bourne. "Cela pourrait faire sens ou le pénaliser selon le rythme auquel ses concurrents vont améliorer leurs capacités d'IA."
O.Esposito--IM