Au troisième jour de fuite, les autorités "préoccupées" par la vie du bébé enlevé
Trois jours après l'enlèvement de Santiago par ses parents, toujours introuvables et qui ont fui en Belgique, les autorités se sont dites jeudi extrêmement "préoccupées" par la santé de ce nourrisson prématuré, qu'elles espèrent retrouver vivant.
A l'âge de 17 jours, Santiago a été enlevé lundi soir entre 23H00 et 23H30 par ses parents de 23 et 25 ans dans le service de néonatalogie de l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. Grand prématuré né avec huit semaines d'avance, sa vie dépend de soins médicaux constants.
"Nous sommes extrêmement mobilisés et préoccupés par la santé et même la vie de Santiago, ce tout nouveau-né.
Au troisième jour de traque, au cours de laquelle les traces des fuyards ont été retrouvées côté belge dans une chambre d'hôtel à Mons et leur voiture découverte à Charleroi, le couple et le bébé continuent d'échapper à la justice.
"S'ils m'entendent, ils doivent, pour le bien de leur bébé, le conduire immédiatement à l'hôpital le plus proche", a appelé Eric Mathais, ajoutant que l'espoir n'était "jamais perdu" et qu'il était possible "qu'on le retrouve vivant".
La disparition de Santiago a donné lieu mardi au déclenchement d'une alerte enlèvement en France, qui a été levée en fin de journée lorsqu'il est devenu évident que le couple avait quitté le pays.
La police fédérale belge a alors pris le relais et diffusé mardi soir un appel à la population.
Dans la nuit de lundi à mardi, la maternité a été alertée de la disparition du bébé par le débranchement de ses capteurs cardiaques dans la couveuse.
Les caméras de vidéosurveillance montrent les parents, connus de la justice pour des faits de vols, sortant de l'hôpital avec un cabas noir et s'engouffrant à bord d'un véhicule dans lequel se trouvent d'autres personnes.
- Mandat d'arrêt européen -
Les motifs de l'enlèvement restent à éclaircir à ce stade, a indiqué le procureur, mais il est probable que les parents aient craint un placement de leur enfant. Ils avaient eu, le jour des faits, un entretien avec les équipes de l'hôpital.
"L'enlèvement d'un enfant par des parents demeure juridiquement fondé lorsque leur comportement caractérise un abus d'exercice de l'autorité parentale", a détaillé le représentant du ministère public, estimant que les parents mettent en danger leur enfant en le privant des soins médicaux.
Sur les cinq membres de l'entourage des parents interpellés mardi matin à Livry-Gargan en région parisienne, trois d'entre eux sont présentés jeudi aux deux juges d'instruction désormais en charge de l'enquête.
Sur ce trio, deux hommes, un mineur et un majeur, "ont reconnu avoir accompagné le couple et le nourrisson dans leur fuite en Belgique, avant de revenir dans la nuit", a rapporté Eric Mathais.
Son parquet a requis à leur encontre une mise en examen pour enlèvement en bande organisée d'un mineur de moins de 15 ans et non-dénonciation de mauvais traitement ou privation. Il a demandé leur placement en détention provisoire.
Pour sa part, une femme doit être présentée aux magistrats instructeurs pour des faits de non-dénonciation de crime.
Le parquet de Bobigny va solliciter à l'encontre du jeune couple l'émission d'un mandat d'arrêt européen, indiquant "envisager" et "analyser" toutes les pistes.
"Cet enlèvement est quelque chose d'assez inédit, puisqu'on était déjà partis immédiatement sur une course contre-la-montre", a souligné au côté du procureur le directeur de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, Jean-Paul Mégret, appelant la population à signaler aux enquêteurs d'éventuels "éléments supplémentaires".
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L.Marino--IM