La Bourse de Paris atone après les annonces chinoises
La Bourse de Paris hésite entre gains et pertes lundi, après des annonces des autorités chinoises en demi-teinte, qui laissent les investisseurs dans le doute quant à la relance économique chinoise tant attendue.
Vers 10H00, l'indice vedette de la Bourse de Paris grappillait 0,06%, soit 4,61 points, à 7.583,50 points après avoir évolué dans le rouge dans les premiers échanges. Vendredi, le CAC 40 a fini en hausse de 0,48%.
La Chine a annoncé samedi un recours massif à l'endettement public, avec notamment des obligations spéciales, pour soutenir son économie en perte de vitesse, ciblant le marché immobilier et les banques.
Le ministre chinois des Finances Lan Fo'an a déclaré qu'environ 297 milliards d'euros d'obligations spéciales pourraient être utilisées dans les trois prochains mois, et que Pékin prévoyait d'en émettre de nouvelles "pour soutenir les grandes banques commerciales publiques".
"Mais soyons clairs: les investisseurs retiennent toujours leur souffle", affirme Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
"Le manque de détails chiffrés laisse des doutes quant à la volonté de Pékin de lancer la +grosse Bertha+", ou l'artillerie lourde pour relancer son économie, après des annonces au compte-gouttes ces derniers mois et sans effet apparent, explique John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
"Les communications se sont succédé au cours de la semaine, toutes restant floues, et surtout n'offrant pas vraiment de plan à la dimension des besoins de l'économie, pour rebondir plus nettement", explique Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche économique de LBP AM.
Les annonces viennent en effet s'ajouter à une série de mesures décidées ces dernières semaines, notamment des baisses de taux d'intérêt et l'octroi de liquidités aux banques.
"Les annonces de la Chine (...) manquent de précisions, ce qui inquiète les investisseurs", souligne également Jochen Stanzl ,chez CMC Markets. "L'incertitude quant à un réel rebond persiste".
La Chine doit publier vendredi une série d'indicateurs économiques, dont les chiffres des ventes au détail, de la production industrielle, mais surtout du PIB au troisième trimestre, donnée très attendue.
Le tassement de la croissance économique du pays au deuxième trimestre avait particulièrement alarmé les investisseurs, ravivant les préoccupations autour de l'économie chinoise avec une reprise post Covid-19 s'avérant beaucoup plus poussive que prévu.
Le luxe à la peine
Particulièrement exposé à la demande chinoise, le secteur du luxe perd du terrain dans le sillage de la déception des investisseurs après les mesures annoncées en Chine ce week-end.
Le géant LVMH chutait de 2,34% à 637,80 euros et Kering de 3,09% à 231,75 euros. Ailleurs sur la cote, Christian Dior perdait 1,54% à 606 euros.
K.Costa--IM