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Wall Street conclut une séance volatile en ordre dispersé
Wall Street conclut une séance volatile en ordre dispersé / Photo: ANGELA WEISS - AFP

Wall Street conclut une séance volatile en ordre dispersé

La Bourse de New York a conclu jeudi en ordre dispersé une séance volatile et en dents de scie, préoccupée par l'inflation et les développements géopolitiques autour de la guerre en Ukraine.

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Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a perdu 0,33% à 31.730,30 points. Le Nasdaq, à haute teneur technologique, a grappillé 0,06% dans les dernières minutes avant la fermeture à 11.370,96 points. Le S&P 500 a cédé 0,13% à 3.930,08 points.

Plus tôt en séance, les indices avaient tenté un sensible rebond, le Nasdaq grimpant même brièvement de 1,60%, avant de rétrograder dans le rouge pour aligner une sixième perte d'affilée pour le Dow Jones.

"Les marchés ont continué d'être nerveux suite à un autre rapport sur l'inflation qui a montré que les prix de gros ont continué d'augmenter", ont indiqué les analystes de Schwab.

"De plus, les attentes d'une Fed (banque centrale américaine) agressive dans un contexte de ralentissement de la croissance ont largement contribué à la volatilité, ainsi que les confinements en Chine, la guerre en Ukraine, et le dollar fort".

Le marché souffrait toujours des données sur l'inflation américaine en avril publiées la veille, qui ont dépassé les attentes des économistes à 8,3% sur un an, la hausse des prix se situant toujours proche de son plus haut en 40 ans.

Cela a été suivi jeudi par l'indice des prix à la production (PPI) pour avril qui même s'il a un peu ralenti, à +0,5% sur le mois, est encore hausse de 11% sur un an.

"Cela montre qu'il y a encore des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement qui vont avoir leur effet dans le système, ce qui signifie que les prix à la consommation vont redescendre bien plus lentement qu'escompté", a estimé Christopher Vecchio, analyste pour DailyFX.

"Cela veut dire aussi que la Fed va adopter un rythme rapide de hausse des taux", a-t-il poursuivi.

Au-delà de l'inflation, un autre facteur géopolitique a négativement impacté l'humeur du marché jeudi, selon Peter Cardillo de Spartan Capital Securities : la vélleité de la Finlande d'adhérer "sans délai" à l'Otan.

Ce souhait a immédiatement été contrecarré par Moscou qui a promis à Helsinki une riposte "militaro-technique".

"Le marché s'inquiète de la propagation de la guerre ; la Finlande parle de rejoindre l'Otan et si cela se produit, Vladimir Poutine a clairement indiqué qu'il riposterait", a affirmé M. Cardillo.

"Si la Russie devait riposter, nous pourrions nous retrouver en guerre, les États-Unis ou d'autres pays européens. C'est un facteur négatif pour le marché", a-t-il ajouté.

L'analyste précisait que malgré les craintes d'inflation, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans, qui évoluent en sens inverse du prix de l'obligation, se détendaient à 2,85% au lieu de 2,92% la veille.

"C'est le facteur peur qui joue, donc vous achetez des bons du Trésor", dont les prix montent alors que leurs rendements baissent.

Valeur refuge, le dollar grimpait à un plus haut en vingt ans face aux principales autres devises.

Le Dollar index, qui compare le billet vert à un panier d'autres monnaies, a atteint jeudi 104,83 points, un niveau plus vu depuis décembre 2002.

Vers 18H30 GMT, l'euro s'inscrivait au plus bas depuis décembre 2017 face au billet vert à 1,0366 dollar pour un euro (-1,40%).

"Il est évident que les hausses de taux de la Fed vont dépasser de loin celles de l'Europe, un scénario qui rend le billet vert plus séduisant que l'euro", soulignait Joe Manimbo de Western Union.

À la cote, six secteurs du S&P sur onze ont terminé dans le vert dont le secteur de la santé et de l'immobilier.

Disney a été boudé (-1,05% à 104,11 dollars) après que le géant du divertissement a publié un bénéfice trimestriel quasiment divisé par deux. Le groupe a toutefois connu une progression des abonnés à sa plateforme de streaming Disney+.

Twitter a été encore sanctionné de 2,18% à 45,09 dollars alors que le groupe en passe d'être racheté par Elon Musk a perdu de hauts responsables et entame une campagne de réduction de ses coûts.

Très volatile, l'action du fabricant de pick-up électriques Rivian, qui avait décroché lundi, a grimpé de 17,96% à 24,30 dollars. La compagnie a confirmé être dans les temps pour ouvrir sa nouvelle usine en Géorgie (sud) en 2024.

Les actions virales GameStop (+10% à 89,57 dollars) et AMC (+8% à 11,20 dollars) avaient de nouveau les faveurs des courtiers en ligne.

GameStop, resté dans les mémoires pour avoir bousculé Wall Street au début de 2021 en devenant la coqueluche des investisseurs en ligne, a dû être suspendue de cotation plusieurs fois sur le Nasdaq tant elle était demandée.

T.Abato--IM