Dans le Sud, l'incendie depuis un mois de tonnes de déchets devient "insupportable"
Un mois après le début d'un incendie dans un centre de stockage de déchets, qui génère une importante pollution, les habitants de la ville de Saint-Chamas, en Provence, "sont à bout", selon son maire Didier Khelfa, et vont lancer des actions en justice.
"On vit sous les fumées depuis plus d'un mois, c'est insupportable!", a dénoncé M. Khelfa auprès de l'AFP vendredi, annonçant son intention de déposer plainte, aux côtés d'administrés, pour "mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à l'environnement".
Le 26 décembre, un jour après Noël, un centre de stockage de déchets a pris feu sur sa commune, générant une pollution de l'air qualifiée de "conséquente" par l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Atmosud.
Depuis, les pompiers se relaient chaque jour pour "noyer" ce feu couvant, mais sans succès.
"Pour procéder à l'extinction totale du sinistre, il faut évacuer les déchets éteints, environ 6.000 tonnes" pour permettre l'accès des pompiers au brasier, a souligné auprès de l'AFP le sous-préfet d'Istres Régis Passarieux.
"Il faut faire disparaitre ces fumées de manière très urgente", a-t-il ajouté, jugeant la situation "préoccupante".
Constatant la défaillance de l'exploitant qui avait été mis en demeure de procéder à l'évacuation des déchets entreposés, l'Etat a lancé mercredi "les procédures pour que ce soit fait le plus rapidement possible", a assuré le sous-préfet.
"On nous a demandé d'évacuer mais les déchets sont encore fumants", a répondu à l'AFP une porte-parole de la société Recyclage Concept 13, regrettant "chaque fois qu'on propose une solution on nous dit +non+!".
La société dépassait "toutes les autorisations" selon la préfecture: au lieu des 1.000 m3 autorisés, RC13 stockait jusqu'à 30.000 m3 de déchets dans un entrepôt, selon une estimation des pompiers.
Dès lundi les services de la métropole doivent procéder à l'analyse des déchets présents sur le site pour ensuite ouvrir la voie à leur mise en décharge.
"On nous a déjà fait le coup il y a trois semaines, c'est trop long, c'est inadmissible d'en être encore là", a réagi auprès de l'AFP Nathalie Galand, référente de l'association France nature environnement (FNE), relayant les craintes des habitants "pour leur santé".
L'association a déposé une plainte jeudi auprès du parquet de Marseille, chargé de l'enquête.
"C’est une situation qui dure donc la question de l’impact sur la santé se pose", abonde Dominique Robin, d'Atmosud, "on a régulièrement des niveaux élevés voire très élevés de particules fines, 224 micro-grammes/m3 sur 24h c’est très fort, on n’est pas dans l’anecdotique".
Via sa plateforme "signalair", l'institut a reçu de nombreuses plaintes d'habitants (plus de 300 en moins d'un mois) se plaignant de "symptômes, de la nuisance olfactive jusqu’à des vomissements".
E.Mancini--IM