Sanctions contre la Russie: l'Allemagne s'attend à d'"importantes répercussions" sur son économie
L'Allemagne s'attend à ce que les sanctions prises par les Occidentaux contre la Russie, en représailles de l'invasion de l'Ukraine, aient d"importantes répercussions" sur sa propre économie, a indiqué jeudi le ministre de l'Economie Robert Habeck.
"L'impact des sanctions et de la guerre est tel que l'on peut craindre que même de petites perturbations aient d'importantes répercussions", a-t-il dit, lors d'une conférence de presse à Berlin, après avoir des discussions avec les acteurs économiques allemands.
Ces effets sont "prévisibles et déjà partiellement perceptibles", a ajouté le ministre, estimant être "confronté à une situation d'une complexité jamais vue depuis plusieurs années", a-t-il affirmé.
Selon le ministre, les "entreprises allemandes ont environ 20 milliards d'euros investis en Russie", dont seulement "7,4 milliards d'euros sont couverts par des assurances".
Pour compenser ces pertes, Robert Habeck a annoncé le déblocage de certaines aides pour les entreprises allemandes présentes en Russie, sans toutefois préciser les sommes débloquées. "Nous allons mettre en place un programme de crédit (...) afin que les entreprises en difficulté puissent bénéficier des taux d'intérêts favorables de l'Etat", a indiqué le ministre.
Les conséquences du conflit en Ukraine interviennent alors que l'Allemagne était déjà plombé, depuis plusieurs mois, par la pandémie de Covid-19, et les pénuries sur les chaînes d'approvisionnement mondiale.
En vertu des sanctions massives prises contre la Russie par les Occidentaux, de nombreux grands groupes alllemands ont annoncé suspendre leurs opérations dans ce pays ainsi que les livraisons de marchandises.
Certaines industries, comme les constructeurs automobiles, ont également dit souffrir de problèmes d'approvisionnement en raison de l'interruption de l'activité chez leurs fournisseurs ukrainiens.
La guerre devrait donc freiner la reprise de l'économie allemande, qui était déjà affectée ces derniers mois par l'impact de la pandémie de coronavirus.
Au quatrième trimestre 2021, le PIB s'est tassé de 0,3% en raison de ces facteurs, et, avant même l'invasion de l'Ukraine par Moscou, la Bundesbank prévoyait une nouvelle chute "sensible" de l'activité pour le début d'année 2022.
"Une récession serait à craindre si l'économie allemande n'était plus en mesure de produire, c'est-à-dire si le scénario du pire se produisait effectivement, mais nous sommes un gouvernement capable d'agir, nous sommes un pays fort (...) et nous travaillons pour que cela ne se produise pas", a voulu rassurer M. Habeck.
L'Allemagne s'inquiète par ailleurs des conséquences de l'invasion de l'Ukraine sur l'approvisionnement en gaz de son économie, qui dépend pour l'instant à plus de 55% de la Russie.
I.Pesaro--IM