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Nouveaux patrons et nouvelle ère à BFMTV
Nouveaux patrons et nouvelle ère à BFMTV / Photo: Lionel BONAVENTURE - AFP/Archives

Nouveaux patrons et nouvelle ère à BFMTV

BFMTV change de tête: dotée d'un nouvel état-major après son rachat et le départ cette semaine de l'emblématique Marc-Olivier Fogiel, la chaîne info entame un nouveau cycle, soucieuse de "se battre" pour confirmer un "leadership" de plus en plus contesté par CNews.

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"Nous devons continuer tous les matins à nous battre", a lancé lundi Nicolas de Tavernost, PDG par intérim de RMC BFM, lors de la première conférence de presse de la chaîne depuis son acquisition cet été par l'armateur CMA CGM, le groupe du milliardaire Rodolphe Saadé.

De quoi donner le ton au nouveau tandem de direction arrivé le même jour.

L'ancien patron de LCI, Fabien Namias, et l'ex-directeur de l'information de Radio France et directeur de franceinfo, Jean-Philippe Baille, ont officiellement succédé à Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne depuis cinq ans, et à son co-pilote Hervé Béroud, directeur général délégué à l'information de RMC BFM.

Cette nouvelle page s'ouvre sur un accroc: avec 3,2% de part d'audience, CNews a dépassé BFMTV (2,9%) en tête des chaînes d'information en septembre, après l'avoir détrônée pour la première fois en mai puis en juin, selon Médiamétrie.

En audience cumulée, BFMTV rassemble toutefois 12,3 millions de personnes chaque jour, contre 8,6 millions pour le média du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, insiste-t-elle. La part d'audience de CNews est supérieure en raison d'une durée d'écoute plus longue.

Douze millions, "c'est un chiffre considérable, donc on a une responsabilité", celle de proposer "une information objective" et "pluraliste" avec "une chaîne des opinions et pas d'opinion", fait valoir M. de Tavernost, alors que CNews est régulièrement accusée par la gauche de véhiculer des idées d'extrême droite, ce qu'elle conteste.

- ADN conservé -

Selon l'ancien patron de M6, cette rivale profite de son succès auprès de "la population plus âgée": "Ce n'est pas sur cette population qu'on gagnera donc il faut qu'on soit d'autant meilleur sur le reste".

"Nous sommes une chaîne d'actualité qui doit conserver son ADN, le développer et faire les ajustements nécessaires pour confirmer son leadership" après des "petits signaux d'alerte", a développé M. de Tavernost.

Le lancement de BFM2, nouvelle chaîne numérique proposant des directs sur d'autres événements que ceux couverts à l'antenne, constitue une "première réponse", d'après lui.

Plus généralement, CMA CGM, également propriétaire de La Provence et de La Tribune, "a des ambitions" dans "une période où l'information est tout à fait importante", résume celui qui est aussi vice-président de la branche médias de l'armateur, CMA Média, depuis mai.

Des synergies sont envisagées entre ses différentes marques, la rédaction de la Tribune devant notamment déménager dans les locaux de BFMTV et RMC d'ici à la fin de l'année.

- "Dans l'expectative" -

Nicolas de Tavernost a été nommé PDG par intérim de RMC BFM après le départ soudain en juillet d'Arthur Dreyfuss de la direction d'Altice Media, l'ancienne maison-mère alors tout juste rachetée par CMA CGM.

Dans la foulée, Marc-Olivier Fogiel provoquait un coup de tonnerre en annonçant sa décision de quitter BFMTV avec "le sentiment du devoir accompli".

Interrogé par le Figaro sur son avenir, l'ancien présentateur d'"On ne peut pas plaire à tout le monde" sur France 3 assure avoir "besoin d'une parenthèse" après "trente-cinq ans d'un parcours professionnel bien rempli".

Face à ces changements, les salariés sont "un peu dans l'expectative", selon une source syndicale interrogée par l'AFP, qui espère notamment une plus grande place accordée à l'actualité internationale avec l'arrivée de Fabien Namias.

D'après cette source, certains à la rédaction "étaient plutôt contents de voir partir Marc-Olivier Fogiel", jugé responsable de "la peopolisation" de la chaîne et dont "les choix ne pouvaient pas être questionnés".

Changement de propriétaire oblige, une clause de cession, ouverte de mardi à mai, permettra à ceux qui le souhaitent de quitter la chaîne avec des indemnités.

L.Bernardi--IM