Kiev démonte un monument soviétique évoquant l'amitié avec la Russie
La mairie de Kiev a annoncé mardi le démantèlement d'un monument soviétique évoquant l'amitié avec la Russie sur fond de l'invasion russe de l'Ukraine qui a fait des dizaines de milliers de morts en deux ans.
"Les services communaux de la ville ont commencé le démontage de la composition en mémoire du traité de Pereïaslav", qui marqua l'allégeance de l'Ukraine à la Russie en 1654, a indiqué la mairie.
Le monument --des sculptures en pierre représentant des responsables ukrainiens et russes de l'époque dont les signataires du traité-- avait été installé dans un parc un plein centre de Kiev comme partie d'un emblématique complexe mémorial célébrant "l'amitié des peuples" ukrainien et russe.
Peu après le début de l'invasion en 2022, les autorités de Kiev avaient déjà démantelé sur le même site deux statues en bronze représentant des ouvriers ukrainien et russe et rebaptisé l'arche métallique surmontant l'ensemble architectural en Arche de la liberté du peuple ukrainien au lieu d'Arche de l'Amitié des Peuples initialement.
"Le démontage peut prendre plusieurs jours car la composition est assez massive. Elle comprend une vingtaine d'éléments" pesant entre six et sept tonnes, a précisé la mairie.
Le monument sera ensuite transféré dans un musée à Kiev, selon la même source.
"C'est une mesure à prendre", a déclaré à l'AFP Aliona Iavorivska, une psychologue âgée de 32 ans habitant à Kiev. "Je ne comprends pas pourquoi ce monument était toujours ici".
Pour Oleksandre Severyn, un pompier de 32 ans, cette opération est au contraire "inopportune" car il estime qu'en temps de guerre les autorités feraient mieux d'utiliser les fonds pour financer l'armée.
L'Ukraine, une ex-république soviétique indépendante depuis 1991, mène depuis des années une politique de démontage des monuments datant de l'époque soviétique et a renommé de nombreuses villes pour leur redonner leur appellation d'avant la révolution bolchévique de 1917.
Ces mesures se sont démultipliées après l'annexion de la Crimée en 2014 et plus encore après l'invasion de février 2022.
L'an dernier, l'Ukraine a voté une loi de "décolonisation", visant à renommer les rues et mettre à bas les monuments liés à Moscou. A Kiev, une place centrale baptisée Léon Tolstoï s'appelle dorénavant "Place des héros ukrainiens".
R.Abate--IM