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Les convois anti-pass et anti-Macron en route pour Paris, malgré l'interdiction

Les convois anti-pass et anti-Macron en route pour Paris, malgré l'interdiction

De Lyon, Lille ou la Bretagne, des milliers d'opposants au pass vaccinal ou au gouvernement ont repris la route vendredi, déterminés à rallier dans la soirée les abords de Paris malgré l'interdiction de la préfecture de police et la fermeté affichée par les autorités.

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Des soutiens à la mobilisation, inspirée des convois de protestation qui bloquent la capitale canadienne Ottawa, ont déposé un recours pour annuler l'interdiction de rassemblement, que le tribunal administratif de Paris doit examiner à 14h00.

Sans attendre la décision, c'est dans une fanfare de klaxons, de clignotants et de drapeaux tricolores, que ces "convois de la liberté", ainsi que leurs participants les désignent, se sont ébranlés vendredi matin. Ils étaient 200 à Lille, quelques dizaines à Strasbourg, selon des journalistes de l'AFP.

Un cortège de plusieurs centaines de véhicules, s'étirant sur plusieurs kilomètres, a également pris la route vers 9h00 depuis Châteaubourg (Ile-et-Vilaine), acclamé sur les premiers kilomètres par des sympathisants postés sur les ponts, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Je veux surtout que ça se passe dans la bonne humeur, surtout qu'il n'y ait pas de forcing (...) il faut juste qu'on nous voit, qu'on entende ce peuple qui veut vivre normalement et libre", a expliqué une des passagères, Lisa, 62 ans, retraitée et militante "gilet jaune".

Les boucles du système de messagerie Telegram utilisées par les manifestants regorgeaient d'évaluations sur la position des forces de l'ordre autour de Paris et de commentaires pour ajuster les trajets.

- "Ne pas déranger" -

"C'est important de ne pas déranger les autres usagers, de garder la population de notre côté, comme au Canada", a harangué pour sa part Robin, depuis un parking à Illkirch-Graffenstaden, en banlieue de Strasbourg.

Réfutant toute volonté de bloquer la capitale, les participants espèrent s'y retrouver en soirée, y passer la nuit puis grossir samedi les rangs des différents cortèges contre le pass vaccinal organisés chaque semaine dans la capitale.

Certains veulent ensuite tenter d'atteindre Bruxelles pour une "convergence européenne" prévue le 14 février. Les autorités belges ont toutefois décidé de leur interdire l'accès de la capitale, faute d'avoir formellement déposé une demande de manifestation.

Rassemblement hétéroclite d'opposants au président Emmanuel Macron et de "gilets jaunes" qui ont protesté contre son gouvernement en 2018-2019, ce mouvement exige d'abord le retrait des pass sanitaire puis vaccinal, et y a ajouté des revendications sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie.

Dès mercredi, ces premiers "convois" français sont partis de Nice, Bayonne ou encore Perpignan.

"Ces premiers départs donnent beaucoup d'espoir, ça remplit le cœur et c'est l'objectif de ce mouvement, mettre en place une chaîne de solidarité active, de l'hébergement aux paniers repas", a commenté auprès de l'AFP, l'un des initiateurs du mouvement, sous le pseudonyme de Rémi Monde.

Si certains des participants s'affichent comme des citoyens "apolitiques" et "apartisans", le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a mis en garde vendredi contre la "tentative d'instrumentalisation" politique de la "lassitude des Français" vis-à-vis de la pandémie, à deux mois de l'élection présidentielle.

- Soutiens politiques -

La préfecture de police de Paris a ainsi décrété jeudi l'interdiction dans la capitale de cette mobilisation pour "risques de troubles à l'ordre public".

Un "dispositif spécifique", notamment composé de "task forces" et d'engins d'enlèvement doit être mis en place "pour empêcher les blocages d'axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants", qui encourent six mois de prison et 7.500 euros d'amende", a insisté la préfecture.

Les convois n'en ont pas moins maintenu leur cap, animé par un esprit de convivialité et de lien social similaire à celui qui avait imprégné le début du mouvement des "gilets jaunes".

"On n'a jamais peur du peuple quand on gouverne", a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur CNews.

"Mais le peuple français c’est les millions de français qui sont responsables, et qui en se vaccinant, en allant travailler, en continuant à faire tourner l’économie, garantissent notre liberté collective", a-t-il poursuivi.

Des candidats à la présidentielle ont apporté leur soutien à ce mouvement, dont pour l'extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour. "Je pourrais les soutenir, oui bien sûr, je vais voir comment tout cela se met en place", a indiqué pour sa part celui de LFI, Jean-Luc Mélenchon.

Le chef de file des Patriotes Florian Philippot, dont les troupes défilent chaque samedi à Paris contre les restrictions sanitaires, a prévu d'accueillir vendredi après-midi les "convois de la liberté" place Denfert-Rochereau.

E.Mancini--IM