Les parents de Santiago détenus aux Pays-Bas, le bébé enlevé hospitalisé
Au lendemain de leur arrestation à Amsterdam au terme d'une haletante traque à travers l'Europe, les parents de Santiago sont samedi détenus par la police des Pays-Bas pendant que le bébé enlevé est soigné à l'hôpital.
Ce grand prématuré avait été enlevé lundi soir par ses parents de 23 et 25 ans dans le service de néonatalogie d'un hôpital à Aulnay-sous-Bois, près de Paris. Le nouveau-né, alors seulement âgé de 17 jours, nécessitait des soins constants en couveuse, étant né avec huit semaines d'avance.
"Les parents de Santiago sont actuellement détenus en Hollande sur le fondement des mandats d'arrêt européens", a déclaré à la mi-journée dans un communiqué Eric Mathais, le procureur de Seine-Saint-Denis, département populaire de banlieue parisienne où a débuté l'affaire.
"Les autorités judiciaires françaises et hollandaises sont en liaison pour la mise à exécution de ces mandats", a-t-il ajouté.
Au terme de quatre jours d'une course contre-la-montre à travers trois pays, la police néerlandaise a arrêté vendredi soir vers 19H00 dans une chambre d'hôtel d'Amsterdam les deux parents avec leur enfant, dont la fragilité faisait craindre pour sa vie en l'absence de prise en charge hospitalière.
Le prématuré a été hospitalisé dans la foulée. "Son rapatriement en France, dans le cadre de son placement au titre de l'assistance éducative sera organisé lorsque ce sera médicalement possible", a annoncé Eric Mathais, le procureur français.
Quelques heures plus tôt, le procureur de Mons en Belgique, ville par laquelle sont passés les fuyards, a rapporté que l'état de santé du nouveau-né ne suscitait pas d'inquiétudes.
"A l'heure où je vous parle, les informations sont plutôt rassurantes quant à son état de santé", a déclaré samedi matin Vincent Macq lors d'un point de presse.
- Enquête de téléphonie -
La police fédérale belge a ensuite pris le relais et diffusé mardi soir un appel à la population. Puis la voiture du couple a été retrouvée mercredi matin dans la ville belge de Charleroi.
Lors de l'interpellation à l'hôtel Neutraal, situé dans le centre hautement touristique d'Amsterdam, à deux pas de la gare centrale, trois adultes étaient présents: les parents du petit Santiago et sa grand-mère, a précisé le procureur du roi de Mons-Tournai.
Deux autres enfants étaient également sur place: "la soeur de Santiago très vraisemblablement", âgée de trois ans, et un autre garçon de dix ans qui reste à identifier.
Interrogé sur le déroulement de l'enquête, le procureur du roi de Mons-Tournai a souligné que l'analyse des données téléphoniques, ainsi que des écoutes ont joué un rôle déterminant.
"C'est jeudi qu'on se rend compte qu'il y a une piste qui s'oriente vers les Pays-Bas car le roaming néerlandais est activé", a-t-il expliqué. Dans une voiture des parents retrouvée à Charleroi, les enquêteurs ont en effet découvert le support d'une carte SIM, qu'ils pistent.
Le parquet de Bobigny est jusqu'ici resté très prudent sur les motifs de l'enlèvement mais il est probable que les parents aient craint de perdre la garde de leur enfant et qu'il ne soit placé. Ils avaient eu, le jour des faits, un entretien avec les équipes de l'hôpital.
Dans le cadre de cette affaire, deux hommes, un mineur et un majeur, ont été inculpés jeudi pour enlèvement et séquestration d'un mineur de moins de 15 ans en bande organisée et incarcérés provisoirement. Ils ont reconnu avoir accompagné le couple et le nourrisson dans leur fuite en Belgique.
"L'ensemble des autorités judiciaires et policières françaises, belges et hollandaises ont été en permanence en liaison pour échanger des informations", a relevé le procureur de Bobigny, en saluant une "parfaite collaboration européenne".
V.Agnellini--IM