Pakistan: l'ex-Premier ministre Imran Khan acquitté d'une condamnation pour mariage illégal
La justice pakistanaise a acquitté samedi l'ex-Premier ministre Imran Khan d'une condamnation pour mariage illégal en vertu de la loi islamique, a annoncé son parti politique, mais il reste emprisonné pour des accusations d'incitation aux émeutes.
Un tribunal d'Islamabad a "rejeté les charges" pesant contre M. Khan, a indiqué un porte-parole de son parti, le Tehreek-e-Insaf (PTI), permettant ainsi d'annuler une peine de prison de sept ans prononcée le 3 février quelques jours avant des élections législatives contestées.
M. Khan reste cependant incarcéré, un tribunal ayant annulé la semaine dernière sa libération sous caution concernant les accusations d'incitation de ses partisans aux émeutes en mai 2023.
Imran Khan, qui a été Premier ministre de 2018 à 2022, est empêtré dans plus de 200 affaires judiciaires depuis qu'il a quitté le pouvoir - une campagne destinée à l'empêcher de le reprendre, selon lui. Il est emprisonné depuis août dernier.
L'ancienne star de cricket et sa femme ont vu leur peine de prison de 14 années pour corruption suspendue par une haute cour pakistanaise en avril.
Début juin, M. Khan, 71 ans, a aussi été acquitté d'une accusation de trahison, pour laquelle il avait été condamné à 10 ans de prison en première instance.
Il a été incarcéré dans la prison d'Adiala, au sud de la capitale Islamabad, après une condamnation pour "mariage illégal".
Lui et sa femme, Bushra Bibi, avaient tous deux écopé de sept et trois ans de prison en février parce que, selon la loi islamique, leur mariage a eu lieu trop tôt après le divorce de Mme Bibi.
- "Aucune base légale" -
Un panel d'experts de l'ONU a récemment estimé que la détention de l'ex-Premier ministre pakistanais était arbitraire et contraire aux lois internationales, appelant "immédiatement" à sa libération.
Sa détention "n'a aucune base légale et semble avoir été destinée à disqualifier sa candidature à une fonction politique", a jugé le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire dans un avis, daté du 25 mars mais seulement rendu public début juillet.
"La solution appropriée serait de relâcher M. Khan immédiatement et de lui accorder une compensation exécutoire et d'autres réparations, en accord avec les lois internationales", ont jugé ces experts.
Imran Khan, arrivé au pouvoir en 2018, avait été évincé par une motion de censure en avril 2022, après avoir perdu le soutien de la toute puissante armée, selon les analystes.
Il avait ensuite lancé une campagne sans précédent défiant les hauts gradés qui l'avaient un jour soutenu, les accusant d'avoir participé à la tentative d'assassinat dans laquelle il avait été blessé lors d'un meeting en novembre 2022.
La première arrestation de M. Khan en mai 2023 avait provoqué des manifestations nationales de partisans exprimant leur colère contre l'armée. En réponse, cette dernière avait orchestré une vaste campagne de répression du PTI et de ses partisans.
L.Sabbadin--IM