A Lyon, ambiance survoltée pour un week-end "intégrale Taylor Swift"
Karaoké, quizz, tatouages ou spectacle de drag queen: les fans de Taylor Swift se sont plongés dans l'ambiance tout au long du week-end avant d'accueillir à Lyon la méga-star américaine dans un stade en ébullition.
"C'est ma première fois à Lyon et, grâce à votre accueil, je me sens incroyable", leur a lancé l'auteure-compositrice-interprète, arrivée sur scène en body et bottes à paillettes argentées et dorées.
"Jamais une femme artiste n'a vendu autant de billets pour une seule date" dans cette ville, a-t-elle noté devant plus de 50.000 spectateurs, dont certains arrivés dès le matin aux abords du Groupama Stadium.
La sixième tournée de l'artiste, baptisée "The Eras Tour" et entamée en mars 2023 aux Etats-Unis, est la première tournée de l'histoire à écouler plus d'un milliard de dollars de billets.
A Lyon, comme ailleurs, les commerces ont flairé l'aubaine et décliné les activités susceptibles d'attirer les "Swifties" -- le surnom de ses fans --, dont beaucoup ne regardent pas à la dépense.
Un salon de tatouage a ainsi proposé de graver sur leur peau des dessins illustrant certains de ses titres.
"J'y suis allée samedi matin et je suis partie quand on m'a dit que c'était des tatouages permanents. Finalement, je l'ai fait quand même !", raconte Anaïs, une jeune Bordelaise, arborant fièrement sur son bras "to live for the hope of it all".
Dimanche, elle s'est rendue au concert avec son père, qui porte pour l'occasion un t-shirt floqué "Its me. Hi. I'm the Swiftie dad".
"Je suis là depuis 10H30 ce matin, pour l'ambiance surtout", explique sa fille. "On échange des bracelets, on commente nos tenues. Mon tatouage a eu du succès !"
- Cuissardes et sequins -
A midi, d'autres fans ont opté pour un "drag brunch" dans une brasserie chic.
Body orangé et perruque aux longs cheveux lisses, la Franco-Suisse Victoria Idole, 34 ans, a beaucoup étudié les vidéos de la tournée avant de se produire: "Ça a été beaucoup de boulot pour voir à quel moment, Taylor va à droite, à gauche, elle se rapproche des gens".
"Beaucoup ont déjà fait le concert trois ou quatre fois, alors elles connaissent tout ses gestes par coeur, je ne peux pas être à côté".
Comme le soir, les quelque 200 spectateurs accueillent les prestations avec des tonnerres d'applaudissements, tout en entonnant les paroles des chansons qu'ils connaissent par coeur.
"C'est vraiment une belle façon de passer la matinée avant le concert", s'enthousiasme Gabriel, un Canadien vêtu d'une mini robe moulante à sequins roses surmontée d'une veste rose en fausse fourrure et perché sur de vertigineuses bottines brillantes.
Autour des tables, c'est "90% d'Américains", estime l'organisatrice de l'évènement, Caroline Fazeli. "Il y a des couples, des familles, surtout des Swifties mais aussi quelques pères, des maris, qui ont été forcés de venir", note cette sommelière américaine installée à Lyon depuis 17 ans.
Ici, les convives peuvent se prendre en photo avec une reproduction en carton de la chanteuse, là, une table est dédiée à la confection de bracelets de l'amitié. Plus loin, un atelier paillettes.
Meghan Fierce, 23 ans, enchaîne ce week-end ses propres performances drag et deux concerts de son idole - "aujourd’hui en gradins, demain en fosse. Ca va être fatiguant mais génial". "Ça fait 10 ans que j’attends ça", trépigne-t-elle dans ses longues cuissardes rouge vif.
Attablée avec sa fille, Darnelle, dans une veste à sequins violette, est formelle : Taylor Swift a "des albums qui parlent à tous les âges". La quinquagénaire dit se retrouver dans cette écriture "intemporelle", et a bien révisé les paroles en attendant ce soir.
Et Taylor Swift ne s'y est pas trompée. Malgré le froid et la pluie, "vous êtes à fond dans l'ambiance de la fête !", a-t-elle salué au début de son concert.
La tournée, qui a attiré plus de 180.000 spectateurs en quatre soirs à Paris, compte une dernière date française, lundi soir toujours à Lyon. Mais l'artiste a laissé entendre qu'elle reviendrait. "C'était une grave erreur de ne pas tourner davantage en France, je ne la referai pas."
E.Colombo--IM