Bangladesh: le cyclone Remal est l'un des plus longs jamais vécu par le pays
Le puissant cyclone Remal, qui a ravagé lundi le Bangladesh, a été l'un des plus longs jamais vécu par le pays, a assuré mardi un météorologiste bangladais accusant le changement climatique d'être à l'origine de cette durée exceptionnelle.
Les vents violents, les fortes vagues et les importantes précipitations qui se sont abattues à partir de dimanche soir sur les côtes du Bangladesh et de l'Inde, ont fait au moins 38 morts mardi, dont 21 en Inde.
Au Bangladesh, des milliers de maisons et des digues ont été détruites, des villes inondées et au moins 17 personnes sont mortes.
Des milliers de poteaux électriques se sont aussi effondrés, "et plus de 20 millions de personnes sont privées d'électricité", a déclaré mardi à l'AFP Biswanath Sikder, ingénieur en chef de la commission d'électrification rurale du Bangladesh.
"En terme de durée, c'est l'un des plus longs" cyclones "dans l'histoire du pays", a relevé auprès de l'AFP Azizur Rahman, directeur du Département météorologique du Bangladesh, un organisme rattaché au gouvernement.
D'après lui, la récente dépression a frappé son pays pendant plus de 36 heures, tandis que le dernier record qui remontait à 2009 avec le cyclone Aila, avait duré environ 34 heures.
- Protection des mangroves -
Le cyclone Remal se serait également formé plus rapidement que quasiment tous les autres observés ces dernières décennies.
"Il a fallu trois jours pour qu'il se transforme en violent cyclone en raison de la basse pression dans le golfe du Bengale (...) Habituellement (...) cela prend sept à huit jours", détaille Azizur Rahman, qui voit "l'impact du changement climatique" dans ce phénomène.
Au total lundi au Bangladesh, "3,75 millions de personnes ont été touchées (...) 35.483 foyers ont été détruits par le cyclone et 115.992 endommagés", selon le ministre bangladais chargé de la gestion des catastrophes Mohibbur Rahman.
Près d'un million de personnes dans les deux pays ont fui vers l'intérieur des terres pour se mettre à l'abri, mais de nombreuses personnes ont préféré rester sur place pour protéger leur maison.
Les cyclones ont tué des centaines de milliers de personnes ces dernières décennies au Bangladesh et le nombre de tempêtes frappant ses côtes proches du niveau de la mer et densément peuplées a fortement grimpé, passant d'une à trois par an.
Selon le Département météorologique du Bangladesh, la vaste forêt de mangroves des Sundarbans, à cheval entre l'Inde et le Bangladesh et où se jettent les fleuves Gange, Brahmapoutre et Meghna se jettent dans la mer, ont permis d'endiguer une partie du désastre.
Mais l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a averti en mai que la moitié des mangroves dans le monde risquaient à terme de disparaître en raison du changement climatique, de la déforestation et de la pollution.
I.Barone--IM