Russie : "situation difficile" pour les 13 mineurs coincés sous terre depuis plus de 48 heures
Les autorités russes ont fait état mercredi d'une "situation difficile" concernant le sauvetage de 13 mineurs bloqués depuis plus de 48 heures au fond d'une mine d'or de la région de l'Amour, dans l'Extrême-Orient russe, après un éboulement.
L'accident s'est produit lundi à la mi-journée, coinçant ces ouvriers spécialisés dans le creusement de tunnels à environ 125 mètres de profondeur. Mercredi à la mi-journée, les quelque 220 secouristes dépêchés sur place avaient réussi à déblayer un tiers des décombres, selon la chaîne de télévision russe Rossia 24.
"Les travaux de sauvetage se poursuivent pour le deuxième jour consécutif (...). La situation reste toujours difficile", a écrit sur Telegram le gouverneur régional, Vassili Orlov, qui s'est rendu sur les lieux, soulignant qu'il n'"y a toujours aucun contact avec les mineurs".
Cette mine d'or, dénommée "Pionnier", se situe dans une région relativement reculée de l'extrême est de la Russie. Les travaux sont compliqués par l'arrivée "en permanence" d'eau souterraine dans la mine, a précisé M. Orlov, selon lequel "les opérations de pompage de l'eau ne s'arrêtent pas un seul instant".
Le ministère russe des Situations d'urgence a diffusé des images des secouristes affluant sur un sol enneigé, tandis que les températures ont frôlé les -20 degrés Celsius dans la nuit, d'après les services météorologiques.
Ces images montrent également un impressionnant équipement de forage transporté vers le site de l'accident.
Un nouveau groupe d'une trentaine de secouristes est arrivé mercredi à bord d'un avion Iliouchine-76 en provenance du Kouzbass, une autre région minière russe, a signalé M. Orlov.
- Etablir le contact -
"Ce sont des sauveteurs miniers spécialisés exactement dans ce genre d'accidents et qui ont une expérience colossale", a-t-il souligné dans un communiqué.
Parmi eux figurent des secouristes plongeurs, a précisé le ministère des Situations d'urgence.
Les travaux de forage vers la zone où l'on pense que les mineurs sont coincés ont commencé mercredi, a affirmé le gouverneur de la région de l'Amour.
Ce passage "permettra de descendre une caméra pour évaluer la situation et établir des lignes de communication" possibles avec ces mineurs, a-t-il poursuivi.
"La tâche principale est de sauver les personnes et, ensuite, toute cette situation fera l'objet d'un examen approfondi et d'une enquête", a pour sa part assuré dans un communiqué le représentant du Kremlin dans l'Extrême-Orient.
Selon les autorités, deux puits sont en train d'être forés dans la mine : l'un en vue de pouvoir accéder à l'endroit présumé où se retrouvent désormais isolés les mineurs et l'autre qui doit donner aux sauveteurs la possibilité de mieux déterminer la situation à l'intérieur.
Le rythme de ces forages est cependant de 100 mètres par jour, ce qui ne permettrait d'atteindre les mineurs que dans les deux à trois jours, a relevé mercredi le gouvernement de la région de l'Amour, cité par l'agence de presse Ria Novosti. Une structure en béton devra aussi être construite dans les puits pour protéger les sauveteurs d'un deuxième éboulement.
Le Kremlin a affirmé mardi prendre "toutes les mesures nécessaires" pour sauver ces mineurs et une enquête pour violation des règles de sécurité a été ouverte.
Les accidents dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, restent fréquents et sont souvent liés au laxisme dans l'application de ces dispositions réglementaires, à une mauvaise gestion, à la corruption ou à des équipements vétustes.
En novembre 2021, 51 personnes, dont cinq secouristes, avaient péri dans une mine de charbon à la suite d'un coup de grisou qui avait coincé plus de 250 personnes sous terre. En octobre 2019, la rupture d'un barrage illégal dans une mine d'or en Sibérie avait fait 17 morts.
T.Abato--IM